Des réfugiés syriens partageront le dîner de Noël avec 2000 familles brésiliennes
DIA-24 décembre 2016: Avec son visage naturellement souriant et sa spontanéité, Muna Darweesh une réfugiée syrienne arrive à gagner les cœurs et charmer les brésiliens. Cette jeune femme de 36 ans, originaire de Lattaquié à l’ouest de la Syrie est arrivée au Brésil avec son mari et leurs enfants en 2013, après un court passage en Egypte. Ces tous derniers mois, elle est devenue une icône, enchaînant entretiens et apparition sur les chaines de télévision brésilienne, la plus récente étant au fameux programme « Mais Voce » présenté par la célèbre Ana Maria Braga, diffusé sur la chaine GLOBO. Un modèle d’intégration, « c’est le fruit de mon assiduité », nous dira-t-elle, en réponse à notre question : « pourquoi certains réfugies réussissent mieux que d’autres au Brésil? ». Sur son site Sabores et Memorias Arabes (Saveurs et Mémoires Arabes), son restaurant situé à Sao Paulo, propose des mets syriens. C’est dans le cadre du programme Minho amigo refugiado (Mon Ami le Réfugié) qu’elle apparaît à la télévision, ainsi qu’Olga Yavo de la Côte d’Ivoire et beaucoup d’autres réfugiés. Ce programme est un projet social parrainé par Migraflix, une plate forme de workshops organisés pour les refugiés indépendamment de leurs religions et de leurs pays d’origine : la Syrie, la Palestine, le Maroc, la Colombie, le Congo… Des activités culturelles concoctées par les brésiliens visant l’insertion des réfugiés au sein de la société brésilienne ainsi que l’échange des cultures. Depuis trois mois, « Mon Ami le Réfugié », fait campagne pour une action de partage et de solidarité. « une famille brésilienne partage chez elle son diner de noël avec une famille de réfugiés ». Ce fut un franc succès, preuve en est, pas moins de 2000 familles se sont inscrites, et ce sera donc, chez les chanceux Labigalini que Muna, le cordon bleu syrien sera cordialement accueille avec sa famille. Chanceux parce qu’elle leur préparera ses spécialités. Olga Yavo l’artisane ivoirienne, quant à elle sera invitée chez le couple Fernanda et Rafael.
Les chauffeurs d’une société de transport urbain CbifyBr se sont portés volontaires pour faciliter la mobilité des réfugiés. Le président de Migraflix, Jonatan Berezovsky a déclaré, hier 23 décembre, au journal télévisé de Globonews que la philosophie de son organisme est de favoriser l’échange culturel et que le Brésil de par son histoire, est un pays d’immigrés.
Le Brésil, terre d’asile.
La loi brésilienne du réfugié a crée le CONARE, Comité National pour les Réfugiés, un organe interministériel présidé par le ministère de la justice qui se charge principalement de la formulation des politiques pour les réfugiés dans le pays, comme l’éligibilité, mais aussi leur intégration locale incluant les documents d’identification et de travail ainsi que de la liberté de leurs mouvements sur le territoire national et d’autres droits civils. Entre 2010 et 2015, le nombre de réfugiés a augmenté de 2.0868% toutes nationalités confondues : d’Afrique, d’Asie, du moyen orient et des caraïbes.
Le Brésil, compte selon les statistiques de l’UNHCR (Agence de l’ONU pour les réfugiés) et du CONARE, (chiffres arrêtés au mois d’avril 2016), pas moins de 8863 réfugiés de 79 nationalités, dont 28.2% sont des femmes repartis comme suit : 2298 réfugiés syriens, 376 palestiniens, 1420 angolais, 1100 colombiens et 1100 de la République Démocratique du Congo.
Avec l’avènement de la crise syrienne, CONARE a publié la résolution no 17, qui a autorisé les missions diplomatiques brésiliennes des pays voisins de la Syrie à émettre des visas spéciaux aux personnes affectées par le conflit en Syrie et souffrant de graves violations de droits humains. Le 21 septembre 2015, cette résolution a été prolongée pour deux ans. Le CONARE a reçu 3460 sollicitations des syriens selon le département de la Police Fédérale jusqu’au 20/03/2016.Il est important de signaler que trois millions de brésiliens ont une origine syrienne.