Une rentrée sociale sur fond de campagne électorale
DIA-09 août 2018: Les partis politiques au Pouvoir sont en train de préparer minutieusement leur stratégie en prévision de la rentrée sociale, le mois de septembre prochain. Ils ont déjà imprimé à cette rentrée un caractère sur fond de campagne électorale dans la perspective bien évidemment de l’échéance du mois d’avril 2019, à savoir l’élection présidentielle.
Il faut relever que les partis pro-pouvoir ont pris une longueur d’avance sur les partis dits d’opposition. Il a suffi que le parti islamiste, le mouvement de la société pour la paix (MSP) de Abderezzak Makri bouge, pour que les partis pro-pouvoir réagissent de manière groupée pour ne pas dire synchronisée !
Le MSP a été le premier à prendre une initiative en plein été, au moment où la classe politique était entrée en léthargie. Le parti islamiste avait laissé entendre dans ses appels que l’Armée doit s’impliquer dans la politique, suggérant l’option d’une période de transition.
En d’autres termes, le MSP a appelé à reporter ou annuler l’élection présidentielle de 2019. Mieux encore, le MSP avait entamé des «consultations» avec d’autres formations politiques afin d’expliquer son «initiative». De crainte que sa démarche n’ait un effet boule de neige, les partis au Pouvoir ont décidé de réagir de manière féroce en descendant en flammes le MSP.
Cette réaction a débuté par une rencontre au sommet entre les deux premières forces politiques du pays, le FLN et le RND. Les SG des deux partis, Djamel Ould Abbes et Ahmed Ouyahia, qui ne se portent pas dans le cœur, ont carrément rejeté l’initiative du MSP. L’Armée a également réagi à l’initiative de Makri en mettant en garde tous ceux qui osent impliquer cette institution dans la surenchère politicienne.
Après que l’Armée eut tracé la ligne rouge, les partis pro-pouvoir se sont mis en branle pour barrer la route à l’opposition et se préparer à la rentrée sociale à l’effet de se préparer au rendez-vous d’avril 2019. Ces partis ont déjà affiché la couleur et sorti le grand jeu en appelant directement le Président Abdelaziz Bouteflika à briguer un cinquième mandat.
Les partis au Pouvoir œuvrent ainsi à fermer le jeu et reléguer l’opposition à un second rôle dans cette joute électorale où ils travaillent dans un seul sens, celui menant à un 5e mandat du Président Bouteflika.
Amir Hani