Ni repentance ni criminalisation de la colonisation : Macron préfère la réconciliation des mémoires - DIA
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Ni repentance ni criminalisation de la colonisation : Macron préfère la réconciliation des mémoires

DIA-07 décembre 2017: Le président français n’a pas tenu le même discours que celui développé lors de sa première visite en Algérie en tant que candidat à la présidentielle française, le mois de février dernier. Macron avait alors qualifié la colonisation de crime contre l’humanité. Une expression qui n’a pas été prononcée de nouveau par Macron dans ses déclarations ou la conférence de presse qu’il a animée au terme de sa courte visite «de travail et d’amitié».
Alors que les Algériens attendaient de Macron de confirmer ses déclarations en «criminalisant la colonisation», il s’en est dérobé en affichant son appartenance à la jeunesse post-indépendance. En tant que jeune président, il a beaucoup parlé de jeunesse laquelle n’a pas connu la période du colonialisme.
En se plaçant comme leader de cette jeunesse, Macron a invité les jeunes des deux pays à  regarder vers l’avenir, et à se former, promettant de faciliter la délivrance des visas aux jeunes qui veulent apprendre ou étudier en France.
Mais quand il s’est agi de parler de l’Histoire et de la mémoire, le président français a insisté sur «la réconciliation des mémoires», mettant sur le même pied d’égalité les moudjahidine, les chouhada et leurs descendants que les harkis et les pieds-noirs.
Quand Macron parle de réconciliation des mémoires, il ne cache pas sa compassion avec «ces Français qui aiment l’Algérie et qui veulent revenir en Algérie». Il évoque en fait les harkis qui ont été honorés à la veille de sa visite en Algérie. Il évoque aussi les pieds-noirs qui sont encore nostalgiques de l’Algérie française et qui veulent revenir en Algérie et récupérer les biens qu’ils avaient abandonné à l’indépendance de l’Algérie.
En d’autres termes, Macron ne compte pas criminaliser officiellement la colonisation qu’il avait qualifiée de crime contre l’humanité tant que les Français d’Algérie (harkis et pieds-noirs) n’ont pas été réhabilités par l’Algérie dont ils se revendiquent.
S’étant rendu compte qu’il était devant un imbroglio, Macron a préféré parler de la jeunesse qui n’a pas connu le colonialisme afin de regarder vers l’avenir  laissant l’Histoire et la réconciliation des mémoires aux historiens. Il s’est également rendu compte qu’il y a toujours des frictions au sujet de la mémoire, tant que ceux ayant vécu la glorieuse Révolution de novembre 1954 de part et d’autre sont encore vivants.
Amir Hani 
 
 
 
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