Les réseaux sociaux et les présidentielles, une arme à double tranchant - DIA
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Les réseaux sociaux et les présidentielles, une arme à double tranchant

DIA-19 février 2019: L’élection présidentielle de 2019 s’annonce différente des précédentes consultations électorales en raison des réseaux sociaux qui s’invitent de manière anarchique à un rendez-vous électoral important et capital pour le pays. La communication étant primordiale dans les élections surtout quand il s’agit de la présidentielle, le rôle des réseaux sociaux devient extrêmement important et sensible.
Avec la généralisation ou la vulgarisation de l’internet, notamment le déploiement  des réseaux mobiles de la 3G et la 4G à travers l’ensemble du territoire national, les réseaux sociaux sont en passe de supplanter les supports classiques d’information, à savoir les journaux et les sites électroniques. En 2004, lors des précédentes élections présidentielles, la 3G n’était pas déployée dans toutes les wilayas, ce qui avait limité  le rôle des réseaux sociaux.
Aujourd’hui, dans une société où la rétention de l’information est érigée en règle, la rumeur trouve un terrain propice pour se propager à une grande échelle. Même le Premier ministre, Ahmed Ouyahia avait critiqué la communication institutionnelle lors de la rencontre gouvernement-walis de novembre dernier.
Ouyahia avait alors instruit les walis et les responsables au niveau local d’être davantage présents sur les différents supports de communication, notamment les radios locales et les réseaux sociaux pour investir la toile afin de mettre en valeur les réalisations du gouvernement dans divers domaines mais aussi et surtout pour contrecarrer les fausses informations et l’intox.
En désertant le terrain de la communication, ce sont les activistes sur les réseaux sociaux qui ont pris le dessus. Des walis zélés ayant failli à leur mission avaient été relevés de leurs fonctions après avoir été filmés ou piégés dans des vidéos largement partagées sur la toile. C’est dire la force des réseaux sociaux que les autorités et les responsables à tous les niveaux gagneraient à récupérer ou canaliser.
A la différence des agences de presse et d’information classiques, des journaux et des sites électroniques qui se réfèrent à des sources pour donner de la crédibilité à leurs informations, les réseaux sociaux sont de véritables colporteurs d’informations non vérifiées ou de rumeurs et d’intox.
A ce stade, les réseaux sociaux deviennent un danger dans la mesure où ils sont difficiles à contrôler. Pis encore, n’importe qui et n’importe quelle partie peut se cacher derrière ces réseaux sociaux et répandre des rumeurs pouvant porter atteinte à des personnes mais aussi à la stabilité du pays et les exemples  sont  légion.
A ce titre, dès que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a convoqué le corps électoral, les réseaux sociaux se sont mis en branle pour répandre des rumeurs les plus folles, allant jusqu’à annoncer la mort du Président puis l’évacuation en urgence de son frère et conseiller spécial, Saïd Bouteflika, vers un hôpital à l’étranger.
Les rumeurs ont redoublé de férocité après l’annonce de la candidature du Président Bouteflika pour briguer un nouveau mandat. Ces rumeurs ont également touché d’autres personnalités à l’exemple de l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, qui a été annoncé comme candidat à la présidentielle. Ce dernier a dû apporter un démenti à cette annonce, au même titre que le candidat Ali Ghediri dont les propos auraient été déformés concernant ses déclarations sur l’effacement des dettes de l’ANSEJ, ce qui l’avait obligé à faire un démenti.
Aussi, les appels lancés à travers les réseaux sociaux pour organiser des marches populaires contre le 5èmemandat du Président Bouteflika sentent, à travers les slogans prônés, la manipulation. On retrouve notamment des slogans racistes dans des appels où le Président Bouteflika est qualifié de «Marocain», alors que les Marocains demeurent des voisins et plusieurs couples algéro-marocains vivent dans la convivialité et la sérénité.
Toutefois, on relève dans ces appels l’éveil et le sens de civisme de certains activistes dans les réseaux sociaux qui ont appelé à la vigilance quant aux appels lancés pour organiser des marches ce vendredi.
Selon ces activistes, des parties tentent de manipuler et de récupérer les mouvements de protestation, rappelant que l’Algérie peine toujours à panser les blessures de la décennie noire et n’est pas disposée à retomber dans les travers de l’instabilité et du chaos.
Il faut aussi relever l’absence de la classe politique sur les réseaux sociaux. Les partis politiques se contentent d’utiliser l’internet uniquement dans le cadre de la campagne électorale, alors qu’un travail de sensibilisation est nécessaire afin d’empêcher les parties appelant à des troubles de sévir.
Des marches et des rassemblements ont été provoqués suite à des appels sur les réseaux sociaux, alors que les partis politiques subissent les événements et n’arrivent pas à mener leur travail de sensibilisation. Il faut aussi relever que les procédés utilisés par le pouvoir en matière de communication et de sensibilisations sont archaïques à l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Mohamed Nassim  
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