Révélations de Me Farouk Ksentini sur le procès de Said Bouteflika, Toufik et Tartag
DIA-29 septembre 2019: Me Farouk Ksentini a fait un nombre de révélations sur le jugement de Said Bouteflika et des deux anciens chefs des services secrets en Algérie, Mohamed Mediene dit Toufik et Athmane Tartag dit Bachir.
Me Ksentini qui s’exprimait sur Echorouk News en sa qualité d’un des avocats de la défense des trois condamnés, a confirmé que le Général à la retraite Toufik marchait difficilement. Il a indiqué «qu’il avait du mal à marcher pour rejoindre la salle d’audience où une chaise spéciale lui a été réservée en raison de son état de santé qui s’est détérioré».
Me Ksentini a également révélé que «Toufik souffrait au niveau de l’épaule car il était tombé de son lit dans sa cellule et avait auparavant subi une opération chirurgicale». Il a ajouté que Mohamed Mediene «a perdu 14 kg de son poids en prison en raison de sa maladie et de son moral».
Selon cet avocat, la famille de Toufik avait assisté au procès, notamment son fils qui a été présent du début jusqu’à la fin du procès.
Interrogé sur la réaction du général Toufik après le verdict le condamnant à 15 de prison, il a fait savoir que l’ancien chef du DRS (département du renseignement et de la sécurité) avait accueilli cette condamnation avec «sang-froid car il savait qu’il y aura un appel qui sera interjeté».
Au sujet de sa réunion secrète avec Said Bouteflika, Tartag et Louisa Hanoune, Me Ksentini a cru savoir que le Général Toufik ne s’attendait pas que cette réunion allait prendre une autre tournure.
«Pour Toufik, il s’agissait d’une réunion banale et ordinaire et ne s’attendait pas du tout qu’elle soit qualifiée de complot contre l’Etat et le pays», avant de lâcher : «Le général Toufik est peu loquace et ne s’exprime pas sur tous les sujets. Mais à mon avis, j’ai senti qu’il avait regretté d’avoir pris part à cette réunion. Le Général Toufik est un légaliste qui est respectueux de la loi».
Par ailleurs, Me Ksentini a révélé que le différend entre le Général Toufik et l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika concernait l’ancien ministre et en même temps P-DG de Sonatrach, Chakib Khelil.
«En 2017, le Général Toufik détenait des preuves tangibles et irréfutables sur l’implication directe de Chakib Khelil dans l’affaire Sonatrach . Khelil était impliqué dans une affaire de corruption de 267 millions de dollars», a révélé Me Ksentini.
Revenant sur le procès de Toufik, Said Bouteflika et Tartag, Me Ksentini a révélé que «les accusés étaient placés chacun dans une cellule et n’avaient aucun contact entre eux». Il a ajouté que Tartag n’a pas quitté sa cellule lors du procès qui s’est déroulé au tribunal militaire de Blida, la semaine dernière.
Pour rappel, le TM de Blida avait condamné Said Bouteflika, Mohamed Mediene, Tartag et Louisa Hanoune à quinze (15) ans de réclusion criminelle et condamné par contumace Nezzar Khaled, Nezzar Lotfi, et Benhamdine Farid, en fuite hors du territoire national, à vingt (20) années de réclusion criminelle.
Les accusés sont poursuivis pour « des faits commis dans une enceinte militaire, la résidence Dar El Afia, et qualifiés par la loi de crimes de complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité militaire et de complot contre l’autorité de l’Etat, faits prévus et réprimés respectivement par l’article 284 du Code de la justice militaire et les articles 77 et 78 du Code pénal, avait indiqué un communiqué du Tribunal.
Le collectif de défense de Saïd Bouteflika, Mohamed Mediene, Tartag et Hanoune a interjeté appel du jugement prononcé mercredi dernier.
Amir Hani