Said Bouhadja élu président de l’APN par les députés du pouvoir
Aucun commentaire
DIA- 23 mai 2017: A travers l’élection du plus vieux député de l’APN, l’élu du FLN, Said Bouhadja (79 ans) à la présidence de l’APN, la nouvelle Assemblée est plutôt représentative du Pouvoir et non du peuple. Bouhadja qui est connu comme étant un homme qui ne dit jamais non à ses chefs, a pu être élu grâce à l’alliance des partis pro-pouvoir au sein de la nouvelle Assemblée.
Cela illustre la configuration de la nouvelle APN qui est entièrement acquise au pouvoir, lequel aura ainsi toute la latitude de faire passer à sa guise les lois qu’il voudra. C’est dire que l’APN demeurera une simple chambre d’enregistrement où les députés lèveront la main pour voter des lois dont ils ignorent la portée car elles sont souvent impopulaires.
Il faut relever que le Pouvoir en Algérie ne se soucie guère des préoccupations des citoyens dans la mesure où il n’a pas pris e compte le taux de participation très faibles aux élections législatives du 4 mai dernier. En désignant un vieillard à la président de l’Assemblée nationale d’un pays dont la population est majoritairement jeune, le Pouvoir n’aura pas compris le message du peuple qui aspire à un renouveau.
Qu’à cela ne tienne ! Bouhadja, dont le parti a obtenu aux législatives 161 sièges, sur un total de 462, a reçu le soutien du Rassemblement national démocratique (RND, 100 députés), de Tadjamoue Amel el Djazair (TAJ, 20 députés), du Front el Moustakbal (14), du Mouvement populaire algérien (MPA, 13) et de l’Alliance nationale républicaine (ANR, 6).
Ainsi donc Said Bouhadja a été élu mardi au titre de la huitième législature (2017-2022) avec 356 voix. Le candidat Smail Mimoun du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a obtenu 47 voix, Lakhdar Benkhellaf de l’Union Ennahda-Adala-Bina 17 voix et Ouali Nora du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) 10 voix. Le nombre de bulletins nuls est de 19.
L’APN aura pour missions, au cours de la législature 2017-2022, de poursuivre la mise en œuvre de dispositions importantes découlant de la révision constitutionnelle, notamment un contrôle plus étroit de l’action gouvernementale, l’adoption de plusieurs lois pour la consécration des droits politiques et sociaux des citoyens et la finalisation de la modernisation du service public et de la gouvernance.
La nouvelle Assemblée populaire nationale devra, également, légiférer pour la finalisation de diverses réformes destinées à promouvoir une économie davantage diversifiée, de sorte à réduire la dépendance du développement du pays envers le marché mondial des hydrocarbures. Le fait nouveau de la législature qui débute est la consécration des droits de l’opposition dans les dispositions de la Constitution révisée en 2016.
Elle jouit, notamment, des droits de participation « effective » au contrôle de l’action gouvernementale, de représentation appropriée dans les organes des deux chambres du Parlement (APN et Conseil de la Nation), de saisine du Conseil constitutionnel au sujet des lois votées par le Parlement, ainsi que de participation à la diplomatie parlementaire.
Voici par ailleurs les présidents qui se sont succédé à la présidence de l’Assemblée populaire nationale (APN) de 1975 à nos jours :
– Rabah Bitat : de mars 1977 à octobre 1990
– Abdelaziz Belkhadem : d’octobre 1990 à janvier 1992
– Abdelkader Bensalah : président de Conseil national de transition (CNT) de mai 1994 à mai 1997 puis président de l’APN de mai 1997 à juin 2002
– Karim Younes : du 10 juin 2002 au 3 juin 2004
– Amar Saâdani : de juin 2004 à mai 2007
– Abdelaziz Ziari : de mai 2007 à mai 2012
– Mohamed Larbi Ould Khelifa: de mai 2012 à mai 2017
– Saïd Bouhadja : élu pour une législature s’étalant de mai 2017 à 2022.
Ferhat Abbes a été président de l’Assemblée constituante de septembre 1962 au mois d’août 1963, Hadj Benala a été président de l’Assemblée nationale d’août 1963 à juin 1965 et Reda Malek a assuré la présidence du Conseil consultatif de 1992 à 1994.
Amir Hani