Scandale du tramway d'Ouargla: Des pots de vin pour favoriser Alecnor - DIA
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Scandale du tramway d’Ouargla: Des pots de vin pour favoriser Alecnor

DIA-12 février 2017: La justice espagnole détient les preuves que des fonctionnaires  algériens avaient perçu 445.000 euros en pots de vin pour favoriser Alecnor

Le juge espagnol José de la Mata du tribunal d’instruction n° 5 de l’audience nationale, qui dirige l’enquête sur l’affaire de corruption internationale, de blanchiment d’argent et de crime organisé, impliquant cinq pays dont l’Algérie, a révélé dans un rapport daté du vendredi 3 février, auquel a eu accès le  journal EL Mundo et largement repris la semaine dernière par la presse espagnole, les tous derniers résultats de ses investigations. Il indiquera, qu’il a  des preuves que Gustavo de Aristegui, l’ancien ambassadeur espagnol  en Inde, lequel a démissionné de son poste suite à une succession de  scandales dont celui du tramway de Ouargla, et Pedro Gomez de la Serna ex-député  du Partido Popular PP pour Segovia, ont obtenu  des commissions en  négociant des contrats à hauteur de 480 millions de dollars dans deux marchés publics en Algérie, favorisant Alecnor en versant des pots de vin à des responsables algériens. Le juge a cité des enregistrements prouvant que  des contacts ont été opérés par des politiques du  PP « pour accéder à des responsables algériens qui ont un pouvoir décisionnel ». De la Mata dira que dans l’un des enregistrements, il était question d’«engagements de paiements à des fonctionnaires publics, y compris le chef du projet de Ouargla Tram ». Le journal El Mundo a indiqué que le fonctionnaire appelé Smail Korishe a été le chef de projet pour l’entreprise publique algérienne EMA (*). Concernant les pots de vin, la piste de l’enquête a  révélé que Aristegui et De la Serna ont payé 445.000 euros à une société située aux Emirats Arabes Unis Erfaa Commercia Brocker, appartenant à un algérien et chargée de canaliser les pots de vin vers les employés de l’Entreprise publique Métro d’Alger, EMA, chargée  du projet de  la réalisation de la ligne du tramway de Ouargla, qui a été finalement attribué à Elecnor, Rover Alcisa et Assignia d’une valeur de 230 millions d’euros. Ces conclusions ont été faites sur la base de l’enquête menée depuis décembre 2014, par l’Unité de Délinquance  Economique et Fiscale (UDEF), qui a révélé que, «  la société Elecnor aurait payé la dette fiscale de la société Karistia, détenue par Gustavo de Aristegui, quand il était ambassadeur du Royaume d’Espagne en Inde », a déclaré le juge dans son  ordonnance. Ce dernier a rappelé que le poste d’ambassadeur conformément à la loi est incompatible avec des activités privées ou avec une compensation découlant directement ou indirectement d’une activité privée. Même chose pour De la Serna, qui a gardé sa position institutionnelle tout en gérant des entreprises privées.  

Rappelons qu’au mois de décembre dernier, le juge a indiqué dans une ordonnance qu’il a trouvé la trace de pots de vin algériens. Il a mis l’accent sur la relation entre un homme d’affaires algérien nommé Mohamed Moulay (**), très influent en Algérie et en particulier à Ouargla  et un réseau de courtiers, selon l’enquête de l’UDEF et le juge  anti-corruption. A Ouargla, précise-t-on, le tramway est  réalisé par une joint-venture (JV) formée par Elecnor, Rover Alcisa et Assignia, l’un des deux contrats publics négociés par ce réseau de courtiers et des lobbyistes.

Par ailleurs, des informations recueillies par la police espagnole, récemment remises au juge au sujet de  tous les paiements, contrats et rapports commerciaux existants entre la JV et les entreprises appartenant à Moulay : « Mètre-Carre » et « Shams Al Sabah General Trading LLC ». La première détenue par l’homme d’affaires algérien et la seconde en partenariat avec Cristobal Tomé Becerra, le constructeur de trames en Algérie ; un homme d’affaires espagnol qui a vécu en Algérie depuis 30 ans et est décédé des mois après avoir reconnu que pour opérer et faire des affaires en Algérie il fallait  »graisser ». A travers une conversation entre Tomé et Moulay recueillie par  l’UDEF dans un enregistrement, De la Mata a tenté de suivre la piste de l’argent des pots de vin présumés qui ont été relayés de Tomé à Moulay et de là,  aux bénéficiaires des « dons ».  El Mundo a indiqué en décembre 2015 que les deux principaux contrats en Algérie avec l’entreprise Elecnor pourraient impliquer des paiements à des responsables algériens ou à leurs proches en échange du déblocage des projets qui souffraient de retard.

Les commissions présumées versées par Gomez de la Serna et Aristegui en échange de l’obtention de contrats publics à l’étranger pour le groupe Elecnor ont touché  cinq pays, selon De la Mata. Celles-ci ont été révélées à travers des mouvements de capitaux aux Pays Bas, en Inde, au Maroc, en Algérie et aux Emirats Arabes Unis, pour la période entre  2012 et 2015.  Les recherches se sont concentrées sur l’Inde, Gustavo de Aristegui y a été ambassadeur. Cristobal Tomé  l’agent local des deux hommes politiques espagnols en Algérie a reconnu dans un courrier soumis au bureau de Madrid que ces deux hommes avaient déjà fait des paiements et qu’il a  demandé plus d’argent à Elecnor parce qu’il devait  en faire d’autres. Les premiers paiements détectés par les enquêteurs  étaient pour des proches de responsables et un homme politique algérien connu, mais il s’agissait de petits paiements effectués par le biais de compagnies d’expédition accélérée qui a donné une idée sur ce qui pouvait se cacher derrière. Ce n’était que la partie visible de l’iceberg. La piste a conduit vers une société enregistrée sous l’appellation « Castelino BV », basée aux pays Bas, qui a fait rentrer à Elecnor de grosses sommes d’argent sans savoir qui était exactement derrière cette entreprise. En outre, cette même entreprise écran a été utilisée pendant le détournement d’argent impliquant le club de football espagnol « Osasuna FC » ; cette même société a eu à transférer des centaines de milliers d’euros  au profit de ce club sans justification.

Yasmine Yahia

(*)El Mundo du 07/02/2017, La empresa Elecnor pago impuestos de Aristegui mientras era embajador en India.

(**) El Mundo du 08/12/2016, El juez detecta la conexion argelina de Aristegui y De la Serna.  

1 Comment

  • hakim
    11 juillet 2017 23:12

    bonjour est ce que vous pouvez me donné ce dossier de corruption avec des prévues pour une association d’anti corruption en Algérie

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