Seddik Chihab: « La gestion de la migration ne doit pas constituer une menace pour les droits des réfugiés »
DIA-23 février 2018: La lutte contre les fléaux migratoires ne doit, en aucun cas, constituer une menace pour les droits des réfugiés et devrait intervenir dans le strict respect des droits de l’Homme, a déclaré le député Seddik Chihab lors de sa participation à l’audition parlementaire sur la migration qui se tient à New York.
Intervenant lors de ce débat de deux jours, consacré au pacte mondial pour les migrations, M. Chihab a précisé que la gestion de ce phénomène « doit intervenir dans le cadre du strict respect des droits de l’Homme, de la dignité humaine et des instruments de coopération bilatérale ».
Seddik Chihab qui représente l’Assemblée populaire nationale à cette audition organisée par l’Union interparlementaire et l’Assemblée générale de l’ONU, a expliqué que la lutte contre ce fléau doit plutôt « privilégier une approche globale basée sur la prévention, la coopération, la solidarité et la responsabilité partagée entre les pays d’origine, de transit et de destination ».
Cette approche, a-t-il poursuivi, devrait aussi prendre en considération « la corrélation positive entre le processus de réallocation de la main-d’oeuvre et l’accélération de la croissance », relevant également l’importance des envois de fonds des émigrés favorisant la croissance.
Evoquant les interactions entre la question des migrations internationales et la problématique du développement, le représentant de l’Algérie a soutenu qu’elles devraient « constituer, et sans ambigüité, l’occasion de réfléchir aux meilleurs moyens de promouvoir les possibles convergences entre ces deux domaines, qui se situent à l’avant plan des préoccupations mondiales ».
« Ces politiques fondées sur le lien entre migration et développement doivent, également, reposer sur les principes de respect des droits de l’Homme et de la solidarité internationale », a-t-il soutenu.
» Au-delà de l’émotion que suscitent ces tragédies en mer et dans le désert, les problèmes de migration posent, à l’évidence, la nécessité de leur conférer une place particulière dans nos agendas politique centrés sur le développement », a recommandé M. Chihab.
« Mon Pays estime que le traitement de la question de l’immigration, doit s’opérer à travers la prise en charge des causes profondes de ce phénomène qui sont liées fondamentalement à l’écart de développement », a-t-il souligné.
Il a expliqué que l’Algérie encourageait la coopération internationale, régionale et bilatérale, qui « demeurent les gages de réussite de la lutte contre ce fléau et la promotion des migrations légales qui sont susceptibles de contribuer au processus de développement dans les pays de destination et les pays d’origine ».
Abordant le débat que l’ONU a lancé pour éclairer les négociations sur le pacte mondial pour les migrations, M. Chihab a souligné que l’Algérie soutenait les efforts de l’ONU pour promouvoir le dialogue et l’échange d’expérience en la matière et aussi pour examiner les moyens d’exploiter les migrations internationales en faveur du développement, de protéger les droits de l’homme des migrants et de faciliter les migrations légales.
Il a relevé que l’Algérie, partie prenante au destin commun des peuples maghrébins et africains, est consciente de l’importance du développement économique comme levier de la lutte contre les flux migratoires.
« L’Algérie à l’instar des autres pays pionniers a choisi l’Afrique, à travers le Nepad, pour exercer un leadership effectif dans la prise en charge du destin africain, en élaborant des processus de développement qui consacrent la bonne gouvernance », a-t- il dit.
Pour autant, il a estimé que « le succès de cette initiative et la limitation des flux migratoires en provenance du continent sont, naturellement, tributaires du degré d’engagement des partenaires au développement à travers les apports tant en termes d’aide publique au développement que d’investissement ».
Parallèlement, de par sa position géographique et en sa triple qualité de pays d’origine, de transit et de destination de flux migratoires, l’Algérie n’a pas cessé de plaider pour une approche globale et équilibrée dans la gestion de ce flux et a apporté une contribution substantielle et décisive dans l’élaboration et l’adoption de la position africaine commune sur la migration et le développement, a rappelé M. Chihab.
« En tant que pays de transit: l’Algérie subit les conséquences des incontournables réalités géographiques qui la situe entre les aires de pauvreté et d’insécurité et celles de stabilité et de prospérité », a -t-il indiqué.
Aussi, « en tant que pays de destination: l’Algérie fait face à un afflux constant et important de personnes originaires de pays frères africains, arabes et asiatiques contraints de fuir leurs pays », a-t-il ajouté.
Le député Seddik Chihab a tenu à souligner au cours de son intervention que les consultations sur ce pacte intervenaient dans une conjoncture marquée par la persistance de ce tragique phénomène ce qui leur confèrent un intérêt particulièrement justifié.