Semoule et farine : les ministères de l'Industrie et du Commerce cèdent aux spéculateurs - DIA
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Semoule et farine : les ministères de l’Industrie et du Commerce cèdent aux spéculateurs

DIA-14 avril 2020: Les ministères de l’Industrie et du Commerce n’arrivent pas à gérer la distribution et la commercialisation de la semoule et de la farine. Les deux ministères ont été battus KO par les spéculateurs dans la mesures où ces deux institutions de l’Etat se sont retrouvées en train de faire le jeu des spéculateurs.

Dans un premier temps, le ministère de l’Industrie a instruit les semouleries ou plutôt le groupe agro-industriel Agrovid (ex-Sempac) à mettre les bouchées doubles et commercialiser ses produits, à savoir la farine et la semoule, au niveau de ses points de vente.

Pour lutter contre la spéculation, ces deux produits qui sont stratégiques pour les familles algériennes, sont écoulés au niveau des points de vente d’Agrovid au niveau national. Les grossîtes et les détaillants n’étant plus alimentés en farine et semoule, les citoyens ont été contraints de s’en approvisionner auprès des points de ventes d’Agrovid.

Cette situation a donné lieu à des foules immenses, créant des bousculades et provoquant des affluences au niveau des points de vente d’Agrovid. Ces points de vente  sont ainsi devenus des nids pour la propagation du Coronavirus.

En privant les détaillants et les grossistes de farine et de semoule, le ministère de l’Industrie a créé une pression sur les points de vente d’Agrovid, sachant que Agrovid écoule la farine et la semoule au prix subventionné de l’Etat (40 DA le kg), alors que les détaillants écoulent ces produits entre 60 et 90 DA le kg.

Pour éviter le regroupement des foules au niveau des points de vente d’Agrovid, le ministère de l’Industrie a décidé de les fermer définitivement. Du coup, le ministère du Commerce prend le relai pour ordonner la commercialisation de la farine et de la semoule au niveau des détaillants (épiceries, supérettes et grandes surfaces).

Or, dans ces espaces de vente, les prix de la semoule et de la farine ne sont pas subventionnés. Ils sont exorbitants (entre 60 et 90 DA/kg), alors que la matière première (le blé) est subventionnée par l’Etat !

En somme, les ministères de l’Industrie et du Commerce auront contribué à accentuer la crise et la pression sur la semoule et le blé, alors qu’ils auraient pu laisser la situation telle qu’elle était auparavant, à savoir commercialiser ces deux produits au niveau des points de vente d’Agrovid et autres détaillants (épiciers, supérettes et grandes surfaces) en même temps.

Ainsi, en voulant s’attaquer aux spéculateurs, les ministères de l’Industrie et du Commerce ont alimenté la spéculation et, plus grave encore, ont empêché que ces deux produits soient écoulés au prix subventionné de l’Etat.

A présent, les Algériens qui s’approvisionnaient au niveau des points de vente d’Agrovid (prix subventionnés) sont contraints d’acheter la semoule et la farine plus chères, dans  les supérettes et les épiceries (prix non subventionnés).

Amir Hani

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