Sonatrach veut rattraper son retard sur le raffinage du pétrole en carburant
DIA-16 janvier 2018: Après plusieurs milliards de dollars de perte, l’Algérie a décidé enfin de rattraper son retard sur le raffinage du pétrole et stopper ainsi l’importation de carburant qui est très utilisé dans le pays, malgré les capacités de productions existantes.
La C’est ainsi que la compagnie Sonatrach a signé lundi dernier un contrat de processing avec une raffinerie pétrolière italienne permettant au groupe algérien de transformer par lui-même en Italie une partie du pétrole brut algérien en carburants, a annoncé mardi son P-dg, Abdelmoumen Ould Kaddour. Avec ce processing l’Algérie cessera d’importer les carburants pour près de deux (2) milliards de dollars/an.
Lors d’un point de presse tenu à l’issue de sa visite à Tiguentourine (Illizi), M. Ould Kaddour a expliqué qu’il s’agit pour Sonatrach de louer les équipements du raffineur italien sur place pour procéder aux opérations de raffinage en Italie, ce qui permettra à Sonatrach de récupérer les carburants obtenus à un prix moins cher.
Ce contrat de processing a été signé suite à un appel d’offres international lancé par la compagnie pétrolière algérienne. Par ailleurs, le P-dg de Sonatrach a annoncé que son Groupe comptait lancer au minimum deux (2) projets dans la pétrochimie.
Pour rappel, 11,5 millions tonnes de carburants sont raffinés en Algérie, alors que la consommation, qui a explosé ces dernières années, a atteint 15 millions de tonnes de carburants annuellement.
Ainsi, pour répondre aux besoins nationaux en produis dérivés dont le gasoil, Sonatrach a lancé un vaste programme de développement de l’industrie du raffinage.
Un programme scindé en deux axes: la réhabilitation des vieilles raffineries pour porter les capacités installées de 22 à 27 millions de tonnes par an, et la réalisation de nouvelles raffineries afin de rehausser les capacités de production et de traitement des produits dérivés pour répondre aux besoins nationaux, et en exporter les excédents.
Le plan de réhabilitation, qui coût la somme de 4,5 milliards de dollars à Sonatrach, concerne les raffineries d’Alger, Arzew et de Skikda.
Avant sa rénovation, la raffinerie d’Arzew traitait 2,5 millions de tonnes/an de pétrole brut saharien et 280.000 tonnes de pétrole importé. Aujourd’hui, sa capacité de traitement est passée à 3,8 millions de tonnes/an.
Pour ce qui est de la raffinerie de condensat de Skikda, qui avait une capacité de traitement de 5 millions de tonnes/an et 20.000 tonnes de bitumes, elle traite, après la rénovation de son complexe, 980.000 tonnes de gasoil, 550.000 tonnes de fuel et 490.000 tonnes d’essence normale ainsi que 120.000 tonnes de bitumes.
A cela s’ajoute le méga train GPL à proximité de la région qui a coûté 2,9 milliards de dollars pour sa réalisation. Son niveau de production de 4,7 millions de tonnes vise à augmenter les capacités de traitement de gaz de Sonatrach.
Pour ce qui est de la raffinerie d’Alger, une fois mise en service, elle verra sa capacité de production en gasoil passer de 737.000 tonnes/an à 1,18 million de tonnes/an, ainsi qu’un doublement de la capacité de production de l’essence super avec une hausse conséquente des capacités de stockage de carburants.
La raffinerie d’Alger devra être livrée en décembre 2018 tandis que les travaux de réalisation de la raffinerie de Hassi Messaoud seront entamés au cours l’année 2018, et l’appel d’offres pour la raffinerie de Tiaret sera lancé dans les prochains mois.