Suites aux attaques contre le roman "Houaria" : Les éditions MIM ferme ses portes - DIA
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Suites aux attaques contre le roman « Houaria » : Les éditions MIM ferme ses portes

DIA-17 juillet 2024: Suite à une campagne de dénigrement qui visait « Houaria », le roman de l’écrivaine Inaam Bayoud, distingué du Grand Prix Assia Djebar, les éditions MIM Edition ont annoncé la fin de leur activité et le retrait de la scène culturelle.

« Nous annonçons que MIM Edition a fermé ses portes avec effet immédiat, face au vent et face au feu. Nous n’avons été que des promoteurs de paix et d’amour, et n’avons cherché qu’à les diffuser », a annoncé la maison d’édition sur Facebook.
« Préservez le pays de la division et protégez le livre, car un peuple qui lit est un peuple qui ne se laisse ni asservir ni affamer », a ajouté la maison d’édition dirigée par l’Algérienne Assia Ali Moussa.
Le roman « Houaria », dont le personnage principal est une voyante ainsi prénommée, a suscité une vague de critiques sur les réseaux sociaux par des utilisateurs jugeant l’ouvrage « immoral » et s’offusquant de « termes grossiers en darija ».

Face au tollé, une membre du jury du Grand Prix Assia Djebar a défendu le roman primé. « En lisant le roman, nous n’étions pas moins soucieux des valeurs que ceux qui prétendent les défendre sans l’avoir lu. Nous étions très conscients de la différence entre le langage vulgaire, la pornographie et l’érotisme, et c’est pourquoi nous n’avons vu dans ces quelques mots (décriés) ni atteinte à la morale, ni à la religion, ni à la pudeur », a écrit sur sa page Facebook Amina Belaala, critique en sémiologie. Pour le critique littéraire Fayçal Metaoui, le tollé suscité par le roman dans une société très patriarcale s’explique en partie par le fait qu’il a été écrit par une femme. « On cible aussi la femme. L’auteur et l’éditeur sont des femmes. Si c’était écrit par un homme, on n’aurait pas vu tout ça », a-t-il dit.

« Comment peut-on attaquer ainsi une écrivaine et professeure universitaire de haut niveau, surtout de la part de personnes qui n’ont pas lu le roman, tout comme ils n’ont pas lu les romans de Tahar Ouettar, de Rachid Boudjedra et d’autres œuvres célèbres de la littérature arabe qui contiennent des expressions vulgaires », a-t-il ajouté.
Amel Bouchaib 

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