Syrie: début des opérations pour isoler Raqa, avant un assaut ultérieur
Le Pentagone a salué le lancement des opérations pour reprendre au groupe Etat islamique son bastion de Raqa en Syrie, en soulignant que la bataille ne serait pas facile.
Comme à Mossoul (où l’EI est assiégé par les forces irakiennes Ndlr) la bataille ne sera pas facile et le travail qui se présente à nous sera rude, a déclaré dans un communiqué le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter.
Il faut mettre fin à la fiction du califat de l’EI et entraver la capacité du groupe à mener des attaques terroristes contre les Etats-Unis, nos alliés et nos partenaires, a ajouté M. Carter.
Selon les responsables américains, l’opération lancée dimanche va se concentrer d’abord sur l’encerclement ou l’enveloppement de la ville.
La première phase sera d’isoler Raqa en coupant les principaux axes de communication de la ville avec l’extérieur, a ainsi indiqué le Centcom, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient.
Et les modalités du déroulement des phases suivantes, et notamment de l’assaut lui-même sur la ville, restent encore à déterminer.
Pendant que cette isolation aura lieu, nous allons continuer à planifier pour les phases suivantes avec nos partenaires, a souligné le Centcom dans un communiqué.
Les Forces démocratiques syriennes, la coalition arabo-kurde qui a annoncé dimanche le début de l’offensive sur Raqa, sont les forces les plus capables pour mener la première phase de l’offensive, a précisé le Centcom.
Mais pour les phases suivantes, les discussions sont toujours en cours sur qui aura la charge des opérations sur le terrain, soulignent les responsables américains.
Selon eux, il reviendra en priorité à des forces arabes d’entrer dans la ville, qui est majoritairement arabe.
Ce seront probablement des forces arabes – des forces reflétant largement la population de la ville – qui auront à entrer dans la ville, et leur recrutement est toujours en cours, a déclaré à l’AFP un responsable américain.
Nous pensons que l’inclusion de combattants issus de la population locale est un avantage important pour les Forces démocratiques syriennes, a souligné de son côté le Centcom dans un communiqué.
La Turquie ne veut pas voir les milices kurdes YPG, qui dominent les Forces démocratiques syriennes, partir à l’assaut de la ville de Raqa proprement dite, et consolider ainsi encore une influence kurde dans la région qui terrifie Ankara.
Et de même les Kurdes syriens ne veulent pas voir les forces turques participer à l’assaut sur la ville, malgré les intentions affichées par la Turquie.
Il n’y aura aucun rôle turc ou des rebelles qui leur sont alliés dans l’offensive de Raqa, a déclaré dimanche un porte-parole des Forces démocratiques syriennes.
La question du rôle de la Turquie dans l’offensive a été abordée dimanche lors d’un entretien à Ankara entre le général Joe Dunford, le chef d’état-major inter-armées américain, et son homologue turc, Hulusi Akar.
Selon Washington, la Turquie pourrait participer aux opérations pour libérer Raqa, mais la nature exacte de ce rôle – pas forcément militaire – reste encore à déterminer.
Etats-Unis et Turquie sont d’accord pour continuer à chercher des opportunités pour que tous les membres de la coalition, y compris la Turquie, jouent un rôle dans l’effort pour reprendre et tenir Raqa, a indiqué le capitaine de vaisseau Gregory Hicks, porte-parole du général Dunford.
Ankara considère les YPG comme des terroristes proche du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), l’organisation séparatiste kurde en guerre contre le gouvernement turc depuis 1984.