Un char israélien a tué un journaliste de Reuters "clairement identifiable", selon l'ONU - DIA
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Un char israélien a tué un journaliste de Reuters « clairement identifiable », selon l’ONU

DIA-13 mars 2024: L’enquête de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), résumée dans un rapport consulté par Reuters, indique que son personnel n’a enregistré aucun échange de tirs à la frontière entre Israël et le Liban pendant plus de 40 minutes avant que le char Merkava israélien n’ouvre le feu.

« Le fait de tirer sur des civils, en l’occurrence des journalistes clairement identifiables, constitue une violation de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité de l’ONU et du droit international », indique le rapport de la FINUL, en référence à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le rapport de sept pages, daté du 27 février, indique en outre ce qui suit : « Il est établi qu’il n’y a pas eu d’échange de tirs de part et d’autre de la Ligne bleue au moment de l’incident. La raison des frappes sur les journalistes n’est pas connue ».

En vertu de la résolution 1701, adoptée en 2006 pour mettre fin à la guerre entre Israël et les combattants du Hezbollah libanais, les forces de maintien de la paix de l’ONU ont été déployées pour surveiller un cessez-le-feu le long de la ligne de démarcation de 120 km (75 miles), ou Ligne bleue, entre Israël et le Liban.

Dans le cadre de leur mission, les troupes de l’ONU enregistrent les violations du cessez-le-feu et enquêtent sur les cas les plus graves.

Outre la mort d’Abdallah, les deux tirs de chars ont également blessé six autres journalistes présents sur les lieux.

Interrogé sur le rapport de la FINUL, le porte-parole des Forces de défense israéliennes (FDI), Nir Dinar, a déclaré que le Hezbollah avait attaqué les FDI près de la communauté israélienne de Hanita le 13 octobre. L’armée a répondu par des tirs d’artillerie et de chars afin d’écarter la menace et a reçu par la suite un rapport faisant état de journalistes blessés.

« L’armée israélienne déplore toute blessure infligée à des parties non impliquées et ne tire pas délibérément sur des civils, y compris des journalistes », a déclaré M. Dinar. « Les FDI considèrent que la liberté de la presse est de la plus haute importance, tout en précisant qu’il est dangereux de se trouver dans une zone de guerre.

Il a ajouté que le mécanisme de recherche et d’évaluation des faits de l’état-major général, qui est chargé d’examiner les événements exceptionnels, continuera à étudier l’incident.

Selon le site web de l’armée israélienne, l’équipe d’enquête soumet ses analyses au département des affaires juridiques de l’armée israélienne, qui décide si une affaire justifie une enquête criminelle. Alessandra Galloni, rédactrice en chef de Reuters, a demandé à Israël d’expliquer comment l’attaque qui a tué Abdallah, 37 ans, a pu se produire et de demander des comptes aux responsables.

Le rapport de la FINUL a été envoyé aux Nations Unies à New York le 28 février et a été communiqué aux armées libanaise et israélienne, ont déclaré deux personnes au fait du dossier.

« Les FDI devraient mener une enquête sur l’incident et procéder à un réexamen complet de leurs procédures de l’époque afin d’éviter qu’il ne se reproduise », indique le rapport dans ses recommandations. « Les FDI devraient partager les conclusions de leur enquête avec la FINUL.

Pour son enquête, la FINUL a envoyé une équipe sur le site le 14 octobre, et a également reçu des contributions des forces armées libanaises et d’un témoin anonyme qui était présent sur la colline lorsque les frappes ont eu lieu, selon le rapport.

Les détails des incidents survenus dans la zone d’opérations de la FINUL sont inclus dans les rapports réguliers du Secrétaire général de l’ONU sur la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Toutefois, les enquêtes de la FINUL ne sont généralement pas rendues publiques et Reuters n’a pas été en mesure de déterminer si l’ONU y donnerait suite.

Le porte-parole de la FINUL, Andrea Tenenti, a déclaré qu’il n’était pas en mesure de discuter de l’enquête.

Les conclusions de la FINUL viennent corroborer une enquête de Reuters publiée le 7 décembre, selon laquelle sept journalistes de l’Agence France-Presse, d’Al Jazeera et de Reuters ont été touchés par deux obus de 120 mm tirés par un char d’assaut à 1,34 km de distance en Israël.

Le groupe de journalistes avait filmé à distance des tirs d’obus transfrontaliers dans une zone dégagée sur une colline près du village libanais d’Alma al-Chaab pendant près d’une heure avant l’attaque.

Le lendemain, les FDI ont déclaré qu’elles disposaient déjà d’images de l’incident et que celui-ci faisait l’objet d’une enquête. Les FDI n’ont pas publié de rapport sur leurs conclusions à ce jour.

La FINUL a indiqué dans son rapport qu’elle avait envoyé une lettre et un questionnaire aux FDI pour leur demander de l’aide. Les FDI ont répondu par une lettre mais n’ont pas répondu au questionnaire.

Reuters n’a pas vu de copie de la lettre des FDI, dont le contenu est résumé dans le rapport de la FINUL.

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