Un des jeunes interviewés dans le doc de France 5 s’explique et dénonce le réalisateur (Vidéo)
DIA-27 mai 2020: -Suite à la polémique suscitée par la diffusion du documentaire de France 5, les intervenants dans ce reportage se sont exprimés pour s’expliquer sur ce travail audiovisuel qui a mal tourné.
Parmi les personnes interviewées dans le documentaire « Algérie, mon amour » (France5) et les plus ciblées par la critique, Anis, 20 ans étudiant et fan de rock métal: Voilà son témoignage:
« J’ai reçu beaucoup de messages haineux et des menaces depuis que le document a été diffusé, j’ai décidé de fermer mon compte le temps que la tempête passe Il faut savoir que lorsqu’on a été contacté pour ce projet, le réalisateur s’est présenté comme un écrivain, journaliste. Avec le temps nous avons fait des prises vidéos, il nous a mentionné que ce sera un mini reportage. Je pensais que ça serait publié sur YouTube, facebook… tout comme les documentaires de wesh derna. Après le tournage, le réalisateur nous a annoncé que ça pourrait passer à la télé, sans pour autant mentionner laquelle. Nous étions loin d’imaginer que ça passerait sur France 5. J’ai découvert tout comme les autres que ça allait être diffusé sur cette chaîne publique, sans pour autant qu’on donne notre approbation pour ça ! Au départ c’était un projet indépendant. Il faut savoir aussi que nous avions répondu à une vingtaine de questions, variées, sur l’économie, le pacifisme du Hirak, la politique, le chômage aussi. J’ai été très surpris de voir que ce dernier n’en a pris que quelques unes, dont celles liées à la frustration sexuelle et liberté personnelle. Je me sens doublement victime, premièrement, ce réalisateur a fait de ma personne un profil personnalisé à travers le montage, les discussions sur le sexe, la cigarette, l’alcool et autres ne constituait qu’une partie de ce qu’on a déclaré mais qui n’a pas été diffusé. Je me sens victime parce que j’ai toujours marché les vendredis, sans relâche avec mon drapeau algérien, et aujourd’hui, je suis attaqué de tous les fronts, même de ces démocrates avec qui j’ai marché. Je me sens méprisé par ma communauté que je pensais mienne, celle que j’ai défendue. J’ai été gazé pendant les mardis, matraqué, et aujourd’hui nous portons l’étiquette de la jeunesse perdue. Aujourd’hui, nous vivons une désillusion à cause de la haine et la censure qui gronde. Les filles ont déjà demandé de ne pas diffuser certaines scènes jugées personnelles (bien qu’elles les assument), mais la promesse du réalisateur n’a pas été tenue. Bien que j’assume mon mode de vie qui m’est propre, et je tiens à ma vie privée qui a été violée par ce réalisateur sans scrupules qui a voulu faire le buzz à travers nous. Et si on arrêtait tous de juger sans distinction. Respectons les individualités, c’est ce qui crée la force d’un peuple. »
Les quatre personnes interviewées ont fermé leurs comptes facebook et tenté de s’exprimer pour justement dénoncer la mauvaise foi du réalisateur Mustapha Kessous qui a volontairement manipulé leurs témoignages.
Amel BOUCHAIB