Une foule nombreuse a accompagné Yacef Saadi à sa dernière demeure (Vidéo)
DIA-11 septembre 2021: Le moudjahid Yacef Saadi, un des héros de la Bataille d’Alger, décédé vendredi à Alger à l’âge de 93 ans, a été inhumé samedi au cimetière d’El Kettar, à Alger.
Les funérailles se sont déroulées en présence notamment du Conseiller à la Présidence de la République, Abdelhafidh Alahoum, représentant du Président de la République, du ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, de moudjahidine ainsi que de ses proches.
Pour M. Rebiga, le défunt moudjahid était un des « pionniers, des héros et des symboles » de la lutte de libération nationale, qui s’est consacré « corps et âme » pour son pays, ajoutant qu’il avait brillé par sa « volonté inébranlable, son courage et sa hargne » pour la libération du joug colonial et demeurant fidèle aux valeurs de son pays.
De son côté, sa fille Zafira, a souligné que son père était « né, vécu et voulu mourir avec le peuple », relevant que le moudjahid Yacef Saadi s’était « battu jusqu’à son dernier souffle pour que vive l’Algérie ».
« Je suis très fier de mon père, il m’a appris toute ses valeurs humaines. Il a voulu être enterré avec ses parents, ses ancêtres, ses compagnons, au milieu des siens », a-t-elle dit avec émotion.
Le moudjahid Mohamed Boukhalfa a relevé, quant à lui que Yacef Saadi avait joué un rôle « central » dans la lutte de libération nationale pour se défaire du joug colonial, en donnant du fil à retorde aux troupes d’occupation françaises, notamment au cœur de la mythique Casbah.
Mellah hocine
Un acteur de la guerre de libération nous quitte comme tant d’autres qui sont partis rejoindre le monde éternel , sans avoir à vivre la véritable indépendance pour laquelle ils ont lutté.
Ci après un pan de l’histoire pour cette jeune génération qui n’arrive à comprendre le sens d’un engagement patriotique.
Le 24 septembre 1957, les parachutistes du général Massu arrêtent un des principaux chefs du FLN à Alger, Yacef Saadi.
La découverte de sa cachette dans une maison située au coeur de la Casbah, a été rendue possible par la multiplication des infiltrations au sein des filières du FLN. Le capitaine Yves Godard utilise en effet ceux que l’on appelle les « bleus de chauffe », des anciens militants du FLN retournés, souvent sous le joug de la torture, et qui renseignent désormais les parachutistes français.
Cette stratégie permet l’élimination des principaux chefs du FLN à Alger. Ainsi, Larbi Ben M’Hidi est arrêté le 23 février 1957 puis assassiné le 3 mars. Abane Ramdane et Krim Belkacem sont contraints de fuir Alger et de se réfugier en Tunisie. Enfin, le 24 septembre, Yacef Saadi et Zohra Drif sont arrêtés en plein coeur de la Casbah. Le 8 octobre, suivant, les parachutistes font exploser la cache d’Ali La Pointe, Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi et le Petit Omar, qui refusent de se rendre.
Ces éliminations marquent la fin de la bataille d’Alger. Le FLN est en effet décapité. De fait, Yacef Saadi, responsable de la campagne terroriste menée par le FLN à Alger au cours de l’année 1957 est condamné à mort par la justice militaire le 25 juin 1958. Il est cependant libéré en vertu des accords d’Evian. Zohra Drif, arrêtée en sa compagnie, est une jeune étudiante, dont l’activité incarne le combat des femmes dans la résistance algérienne. Faisant l’objet de moins de suspicions de la part de l’Armée française, elles sont souvent utilisées par le FLN pour transmettre des informations, voire pour poser des bombes, comme c’est le cas de Zohra Drif dans l’attentat du Milk Bar en septembre 1956, qui provoque 3 morts et une douzaine de blessés. Au sein du FLN, toutefois, Zohra Drif est l’une des seules, à être plus qu’une simple exécutante. Elle est condamnée à 20 ans de travaux forcés pour terrorisme, mais libérée à la fin de la guerre.?
Que Dieu l’accueil en son vaste paradis .