Victimes du Coronavirus : Les tournages de feuilletons et de séries pour le Ramadhan à l’arrêt
DIA-04 avril 2020: La crise sanitaire du Coronavirus a fait une victime de taille mais qui n’est pas encore annoncée : le programme audiovisuel du Ramadhan. La majorité des tournages de feuilletons, de séries et de films sont à l’arrêt jusqu’à la levée du confinement. Certains sont suspendus alors que d’autres ont tout bonnement arrêté le tournage, reportant la production après le ramadhan. L’une des productions les plus touchées demeure « Le tunnel », le feuilleton dramatique phare de la télévision publique, qui regroupait plus de 123 personnes. Il a été suspendu et les comédiens sont actuellement confinés dans les hôtels. Le feuilleton « Bab El louh » des producteurs Samir Boudjadja et Imed Hanouda qui se tourne à Oran est également à l’arrêt alors que les techniciens étrangers et les comédiens sont confinés dans les hôtels. L’équipe regroupait aussi bien des techniciens algériens, que français et tunisiens. Ces derniers sont actuellement bloqués à Oran. La série comique « La clinique » de Djaafar Gassem avec notamment Rifka et plus de 80 techniciens et comédiens est également à l’arrêt. Certaines productions continuent de travailler avec des équipes réduites et tournent des intérieurs en attendant d’avoir l’autorisation de tourner à l’extérieur. Plus de 72 caméras cachées et d’émission ramadanesque sont actuellement à l’arrêt. Deux productions algériennes se tournant actuellement en Tunisie « Machair 2 » et « Dekious et Makious », sont actuellement à l’arrêt mais les comédiens sont toujours confinés dans les hôtels en Tunisie. Le ministère de la Culture a émis un communiqué dans lequel il demande à toutes les productions de suspendre leurs tournages jusqu’à la fin du confinement total. Seul le réalisateur Merzak Allouache a bouclé le tournage de son film cinéma la semaine passée. Ce dernier qui travaillait avec une équipe très réduite a tout de même pris les précautions nécessaires, en imposant aux équipes techniques le port du masque. Dans le monde arabe c’est également la même situation catastrophique. Plusieurs grandes productions égyptiennes, libanaises et émiraties ont été touchées frontalement par la crise sanitaire. En Égypte, l’un des principaux producteurs de séries télévisées, aucun ordre officiel de fermeture des studios n’a été émis, mais « 80 % des tournages ont quand même cessé », selon l’estimation d’Achraf Zaki, chef du syndicat des acteurs. Alors que le Ramadan, débute fin avril, des épisodes sont inachevés, des plateaux désertés et de nombreux studios ont dû interrompre leurs tournages, à cause des mesures drastiques prises par les pays de la région pour endiguer la propagation de la maladie de Covid-19. Si des tournages ont été interrompus au Liban et au Koweït, les caméras continuent de tourner dans d’autres pays comme aux Émirats arabes unis et en Tunisie mais sous des règles strictes, comme la limitation de personnel non essentiel sur les plateaux. Le Grand groupe médiatique saoudien basé à Dubaï, MBC « stérilise constamment les studios et les lieux de tournage » et met en place des « unités d’urgences médicales ». Cette situation risque d’avoir des conséquences sur les recettes des producteurs et surtout sur les recettes publicitaires de certaines chaînes, qui vivent essentiellement du budget colossal récolté durant le mois de ramadhan. Enfin le coronavirus a également frappé durement le secteur des arts et du divertissement puisque la majorité des festivals dans le monde arabe sont reportés et les cinémas fermés dans de nombreux pays.