Indemnisation de trois vétérans irradiés dans les essais nucléaires français - DIA
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Indemnisation de trois vétérans irradiés dans les essais nucléaires français

DIA-26 novembre 2016: Le premier pas vient de se faire. La justice Française ordonne l’indemnisation de trois vétérans irradiés lors des essais nucléaires français dans le Sahara algérien à partir des années 60. C’est ce qu’a révélé en tout cas l’avocate des victimes, Me Cécile Labrunie au quotidien «  Le Parisien ».

En effet, selon le journal qui a révélé le verdict, la cour administrative d’appel de Nantes a enjoint jeudi dernier l’Etat d’indemniser trois victimes. Les juges nantais, qui avaient été saisis au total de 13 demandes émanant de vétérans ou de veuves d’irradiés suite au refus du ministère de la Défense de les dédommager, ont infirmé les décisions de première instance pour trois d’entre eux et ordonné l’indemnisation intégrale des préjudices subis par ces trois vétérans décédés des suites d’un ou plusieurs cancers.

Neuf demandes ont quant à elles été rejetées, et la cour n’a pas eu à se prononcer dans un treizième cas, le ministère s’étant désisté de son appel avant l’audience, qui s’est tenue le 8 novembre. 

Dans l’un de ses arrêts, rendus jeudi, la cour a ainsi considéré que le tribunal administratif de Nantes avait à tort rejeté en juin 2015 la demande d’une veuve, dont le mari était décédé trois ans plus tôt. 

A cet effet, l’avocate des victimes a souligné que « le combat des victimes des essais nucléaires avance péniblement, mais il mérite d’être poursuivi pour que la promesse répétée de l’État d’indemniser intégralement toutes les victimes ne demeure pas lettre morte et qu’aucune ne soit laissée en marge d’une légitime réparation ».  

Au total, seuls 20 dossiers avaient donné lieu, au 1er mai, à des indemnisations, sur les quelque 1.059 reçus par le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen), autorité administrative compétente pour attribuer ou non des indemnisations au titre de la loi Morin de 2010. 

Pour rappel, entre 1960 et 1996, 210 essais nucléaires ont été menés au Sahara Algérien et en Polynésie, impliquant quelque 150.000 personnes.

Toutefois, ces indemnisations et ces procédures judiciaires semblent ne concerner que les Algériens vivant en France ou ayant la nationalité française, puisque ceux qui vivent encore en Algérie n’ont jamais pu faire entendre leur voix. Ces derniers se sont même organisés en collectif pour dénoncer ces atrocités et demander réparation, mais concrètement aucun résultat positif n’a été obtenu.

A titre d’exemple, une victime irradiée qui vivait toujours en Algérie, est décédée en octobre dernier sans avoir eu droit à une indemnisation ou toute autre forme de compensation. Il s’agit de Ziane Barka. Un sexagénaire de Ain Sefra  qui a été irradié dans la région de Reggane (Sahara Algérien), lors de son service militaire (de 1971 à 1972) où il avait pour mission  le déblayage des zones où a eu lieu l’explosion de « la Gerboise bleue », le 
13 février 1960. 

Il est à rappeler que les essais nucléaires de Reggane étaient 24 fois plus puissants que ceux de Hiroshima et Nagasaki, et continuent, de nos jours, à faire des victimes.

Lamine Mehdi 

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