L'ONG Caminando Fronteras salue l'action des autorités algériennes - DIA
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L’ONG Caminando Fronteras salue l’action des autorités algériennes

DIA-13 février 2016: Tragique fut la fin de Véronique Nzazi et son fils Samuel de quatre ans, surnommé « Aylan de Barbate », tous deux morts noyés, le 14 janvier dernier, ainsi que 10 autres personnes, alors qu’ils tentaient d’atteindre les rives espagnoles à partir du Maroc. Selon l’ONG Caminando Fronteras, les autorités algériennes ont repêché jeudi dernier, soit presque un mois après le naufrage, un corps dans un état avancé de décomposition, qui serait celui de la maman. En exploitant la liste de contacts enregistrés sur un téléphone portable trouvé dans l’une de ses poches, plusieurs appels ont été effectués pour prendre contact avec les parents de Véronique à Kinshasa en République Démocratique du Congo, dont elle est originaire, mais aussi vers Rabat au Maroc, où elle a vécu avant sa mésaventure méditerranéenne. « Le Consul algérien a Kinshasa a reçu, Aimé Kabamba, père de Samuel et lui a expliqué personnellement que dès qu’il reçoit une notification de la police, il lui délivrera un visa pour se rendre en Algérie afin d’identifier le corps », a indiqué Helena Maleno porte parole de cette ONG, chargée d’accompagner et d’aider les familles subissant de pareilles tragédies. Elle a indiqué que les autorités algériennes ont prélevé un échantillon sur le corps lequel  est mis à la disposition des autorités judiciaires pour le test ADN, et que l’ambassade d’Algérie à Kinshasa est en contact avec la famille de la victime. Une réaction algérienne aux requêtes du père totalement à l’opposée de celle du côté espagnol, au niveau du Consulat d’Espagne dans la capitale congolaise. « Les pays d’Afrique du Nord sont plus sensibles que les européens », dénonce l’ONG. En effet, auparavant et après avoir pris connaissance de la découverte possible de restes du corps de son fils sur les plages  Barbate (Cadix), un petit corps portant un manteau marron, deux semaines après le naufrage, il s’est rapproché de la même manière que pour sa femme auprès des autorités espagnoles mais on lui a signifié qu’on ne pouvait le recevoir et on lui a demandé d’appeler de temps à autre l’ambassade pour voir s’il y avait des nouvelles, déplore l’activiste. Maintenant l’affaire est prise en charge par le ministère congolais des Affaires Etrangères et le processus d’identification du corps de l’enfant (qui attend dans une morgue), a commencé en collaboration avec le ministère de l’Intérieur, lesquels sont en contact avec l’ambassade espagnole. Les obstacles imposés par le gouvernement espagnol pour identifier les corps des victimes de tragédies migratoires, relate Eldiario.es sont constants. L’un des cas les plus marquants est celui des 14 corps retrouvés à Ceuta en 2014.  Des balles de caoutchouc ont été utilisées par la Garde Civile pour faire échouer une tentative d’entrée clandestine dans les terres espagnoles. Le gouvernement a été insensible à tous les efforts des familles pour avoir un visa afin de pouvoir identifier les corps. Ce n’est que trois ans plus tard, que l’un des cinq corps repêchés a été identifié, rajoute Eldiario.es. Helena Maleno porte parole de Caminando Fronteras a indiqué que la réparation commence au niveau des  ambassades qui, « doivent faciliter les procédures, les informations, les tests ADN… pourquoi l’ambassade espagnole ne le fait pas et d’autres, comme l’ambassade d’Algérie, le font ?! ». En ajoutant que le cas de cette famille congolaise n’a pas été médiatisé en Algérie, au contraire de l’Espagne ; rappelant que durant le naufrage de ce bateau dans le détroit, il y a eu quelques problèmes dans les recherches des rescapés de la part du Sauvetage Maritime, outre la maltraitance institutionnelle », dénonce Maleno. Après 30 ans de « collecte » de cadavres de migrants, on ne dispose pas d’un protocole clair de gestion du processus d’identification, conclut-on.

Dernières révélations

ElPeriodico a révélé aujourd’hui que Véronique 44 ans, mère de six enfants dont Samuel, souffrait d’un cancer, et qu’elle a tenté d’entrer légalement en Europe afin de traiter sa tumeur située dans le cou. Opérée par deux fois, la tumeur a continué de croitre, les médecins ont conseillé à Veronique de se rendre en Espagne ou en France. Sa demande de visa touristique a été refusée ; elle n’avait pas les moyens pour demander un visa médical. Pour cela, entre 20.000 et 30.000 euros sont nécessaires, mis à part les frais de l’intervention chirugicale. Son fils Samuel, selon les déclarations de son père, pasteur évangélique, était aussi malade et souffrait dune insuffisance pulmonaire. Des e-mails échangés par Aimé, avec les services hospitaliers français et espagnols donnent une idée sur les coûts faramineux des interventions complexes(une parotidectomie)  qui s’élèvent à plusieurs milliers d’euros. En avril dernier, la mère et son enfant, ont décidé de faire le voyage par les modestes moyens de la famille.  Un voyage vers  l’Algérie puis le Maroc, pour tenter une nouvelle fois d’obtenir un visa. Il n’a jamais été question de ce voyage en mer ; les deux époux se parlaient chaque jour. Véronique a caché son plan fatal à sa famille pour ne pas les inquiéter. Une prémonition terrible, la date du refus de la demande de visa, le 14 janvier 2016, coïncide avec celle du naufrage, un an après. Samuel, le  « Aylan » congolais pèsera sur la conscience européenne comme Aylan, le syrien qui a échoué sans vie, lui aussi, sur une plage, déplore la presse espagnole qui parle de  »non compassion dans l’Europe de valeurs ».

Yasmine Yahia

 

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