Des ministres sans parcours politiques investissent les législatives 2017
DIA-11 février 2017: Les législatives de 2017 seront marquées par un nouveau phénomène: l’entrée dans l’élection de ministres qui étaient jusque-là apolitiques et qui se sont inscrits sur des listes électorales pour être élus députés. C’est le cas notamment du premier Ministre Abdelamalek Sellal, qui est annoncé dans la liste FLN à Alger. Mais aussi Boudjemaa Telai, l’actuel ministre du transport et des travaux publics, le ministre de la santé Abdelamalek Boudiaf, le ministre du tourisme Abdelawahab Nouri, le ministre de l’enseignement supérieur Tahar Hadjar, ou encore la ministre déléguée auprès du ministre du Tourisme et de l’Aménagement du territoire, chargée de l’Artisanat, Aicha Tabaghou. L’on cite aussi le ministre de la pèche et de l’agriculture Abdeslam Chalghoum et le ministre des ressources en eau Abdelakder Ouali et, enfin, la ministre actuelle des PTic Houda Faraoun qui sera candidate dans son fief, Sidi Belabbes, sous l’étiquette du FLN. La majorité de ces ministres et même le premier Ministre étaient il y a quelques mois des commis de l’Etat et n’étaient pas affiliés à des partis politiques. Ils n’ont aussi jamais participé à une élection, ni en tant que candidats indépendants, ni en tant que partisans. Ils ont été parachutés dans l’élection et vont bénéficier de l’apport du parti majoritaire, le FLN. Certains ministres à l’image de Houda Fararoun, n’ont investi le FLN qu’il y a seulement une année. Elle a assisté à plusieurs reprises à la réunion du Comité Central. Les autres n’ont jamais participé à une élection ou étaient confrontés à un suffrage. En revanche d’autres ministres candidats ont été organisateurs d’élections puisqu’ils ont occupé dans leur parcours la fonction de wali ; c’est le cas de Boudiaf, Nouari ou encore Ouali. Ce dernier fût wali dans quatre wilayas, avant d’occuper le poste de secrétaire général du ministère de l’intérieur durant plus de dix ans. Pour ce qui est Tahar Hadjar, il a passé toute sa carrière de 1975 à 2015 à l’Université d’Alger. Il n’a jamais participé à une élection ou a été affilié à un parti. Aicha Tabaghou, qui était avant d’être nommée dans le gouvernement, une simple employée à la Sonatrach, se retrouve plongée dans une élection qu’elle n’a pas souhaitée. Pourquoi ces ministres dont certains, comme le ministre de la santé Boudiaf et celui du tourisme Nouri, ramassent des casseroles dans la gestion de leurs secteurs, sont investis comme candidats aux législatives? Selon des sources du FLN, c’est un test du chef l’Etat pour justifier leur présence dans le gouvernement, alors que pour le RCD et le PT, leur entrée dans la course aux législatives confirme une fraude électorale. Impopulaires pour certains, populistes pour d’autres, les législatives seront un exercice difficile.
Salim Bey