Quelle place pour l’islam en Occident ? : L’exemple belge en débat - DIA
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Quelle place pour l’islam en Occident ? : L’exemple belge en débat

DIA- 27 Mai 2016: Les attentats qui ont eu lieu en Belgique ont renforcé l’intérêt des chercheurs au sujet de l’islam. C’est ainsi que l’Observatoire des relations administratives entre les cultes, la laïcité organisée et l’Etat (ORACLE), vient de rendre public en Belgique un rapport sur la présente de l’islam au royaume. Son auteur, Jean‐François Husson, indique que l’État belge a mis en place un système de financement relativement souple alors que la prise en charge des traitements et des pensions des ministres des cultes figure dans la Constitution. Quels étaient les objectifs du Constituant en maintenant cette reconnaissance des cultes ? Le chercheur répond en indiquant que l’État belge a financé les cultes  afin de garantir l’ordre social et l’utilité sociale. Cette dernière est perçue comme l’assistance morale et religieuse à apporter à la population et c’est dans cette perspective que la reconnaissance du culte islamique et de la « laïcité organisée » fut proposée en 1970 dans un contexte où l’Eglise catholique représentait plus de 99% de la population. En 1993, la Constitution a reconnu l’existence d’«organisations qui offrent une assistance morale selon une conception philosophique non confessionnelle », confirmant cette reconnaissance de la « laïcité organisée » et ouvrant la possibilité à d’autres courants d’être reconnus. L’auteur reconnaît que contrairement à d’autres pays, dont la France, l’arrivée de l’islam sur le « marché convictionnel » belge n’a pas été à l’origine de l’ouverture du débat sur le financement public des cultes mais elle a amené les pouvoirs publics à reconsidérer les questions de « la paix des religions », du dialogue interconvictionnel et de l’ordre public et à appréhender différemment la reconnaissance et le financement des communautés cultuelles, en termes de reconnaissance symbolique.
L’auteur distingue trois sphères de régulation dans le champ religieux : l’autorégulation du religieux, la régulation de la société par le religieux et la régulation du religieux principalement par l’État. La démarche belge, pragmatique, « peut être succinctement résumée en disant que, à défaut d’autorégulation du religieux, le producteur de politique publique va tenter de réguler le religieux afin qu’à son tour il régule sa communauté de foi et contribue ainsi à la régulation de la société dans son ensemble, non plus dans une perspective de norme morale, mais de cohésion sociale ». il est ajouté qu’en Belgique, l’attention a davantage été portée sur l’islam depuis la fin des années 70 et surtout depuis les émeutes survenues à Forest en 1991 et depuis fin 2015, tous les dossiers relatifs au culte islamique ont été traités à l’aune de la lutte contre le radicalisme. Jean‐François Husson précise que contrairement à la France, la Belgique n’a jamais eu de colonie à population majoritairement musulmane et la présence musulmane en Belgique est restée des plus marginales jusqu’aux accords de main d’œuvre de 1964 avec le Maroc et la Turquie. La population musulmane était estimée au 1er janvier 2015 à 781 887 personnes sur une population de 11 209 044, soit 7% (contre 6.3% en 2011 et 6% en 2008).
Yacine Lyes 

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