109 personnes arrêtées et interrogées dans les aéroports américains
DIA-31 janvier 2017: Le cas du petit garçon iranien arrivant samedi 28 janvier, d’Iran aux Etats Unis, qui a été détenu pendant des heures à l’aéroport international de Washington, suite à la signature la veille, du décret par le président Trump, a suscité beaucoup de colère. Sa rencontre avec sa mère et ces Happy Birthday, ont donné des larmes aux personnes qui ont assisté à la scène. Selon le sénateur démocrate Chris Van Hollen du Maryland, l’enfant est un citoyen américain résidant dans le Maryland. Le sénateur a dit avoir averti à l’avance, de l’arrivée de l’enfant avec un parent. Interrogé hier lundi sur l’arrestation de l’enfant, le porte parole de la maison blanche Sean Spicer, a déclaré que : « si les personnes arrêtées sont âgées de cinq ans, peut être qu’elles sont avec leur parents et elles ne représentent pas une menace. Mais de supposer que juste à cause de l’âge ou du sexe, quelqu’un ne constituerait pas une menace, serait une erreur ».
Les cas bouleversants ne manquent pas, mais citons cette étudiante soudanaise Nisrin Omar 39 ans, diplômée de Stanford et d’Harvad en anthropologie, détentrice d’une carte verte. Elle a été détenue et menottée à l’aéroport JFK. Le Centre des Médias Soudanais, CMS, a indiqué que cette étudiante était sur un vol en provenance du Soudan à destination de New York, au moment où le président américain a signé son ordonnance sur l’immigration. Brièvement menottée, puis arrêtée pendant 5 heures à l’aéroport JFK avant qu’elle ne soit libérée samedi matin. « Pour le bref moment où j’ai été menottée, je ne pouvais pas me contrôler et j’ai juste commencé à pleurer, c’était humiliant, je pensais que j’allais être renvoyée au Soudan », dira t-elle au New York Times. Elle a affirmé que les fonctionnaires des douanes étaient confus, et ont présenté des excuses aux voyageurs détenus. L’un d’eux lui a dit, « je dois le faire ». Marc Tessier-Lavigne , le président de l’Université de Stanford et d’autres hauts responsables de cette université ont écrit : « bien qu’heureusement elle a été libérée, nous sommes extrêmement préoccupés par l’angoisse qu’a provoqué cet épisode à notre élève et sa famille. Une conséquence regrettable de la nouvelle politique fait que les étudiants et les chercheurs des pays désignés sont détenus dans ce pays ».
Dans un Tweet, le président américain Trump, a indiqué hier, que seulement 109 personnes sur 325.000 ont été arrêtées et conduites pour être interrogées. Imputant aux systèmes informatiques de la compagnie Delta tout le chaos qu’ont connu les aéroports américains.
Plus de 200 personnes à travers le monde ont été affectées par l’application du décret du président Trump
Une dizaine de compagnies aériennes ont bloqué des passagers avant le décollage. Jusqu’à hier, 30 janvier, plus de 200 personnes à travers le monde ont été affectées par l’application du décret du président Trump, a indiqué le site Air et Cosmos sur l’actualité aéronautique et spatiale. Pour éviter les amendes à l’arrivée sur le sol américain, indique-t-on, de nombreuses compagnies aériennes ont appliqué à la lettre la substance du décret. C’est notamment le cas d’Air France, qui a refusé d’embarquer 15 ressortissants des pays bannis. « Nous avons pris en charge tous ces passagers, personne n’est bloqué à Paris, et nous avons pris les dispositions nécessaires pour les réacheminer à leur point d’origine », précise une porte parole de cette compagnie. Rappelons qu’en application des directives de la Federal Aviation Administration FAA, un « marshall » est présent à l’aéroport Roissy-CDG pour veiller à l’application de la législation pour les vols américains. A Amsterdam, la compagnie KLM a refusé d’embarquer 7 passagers samedi 28 janvier. En Suisse, la compagnie Swiss a elle aussi appliqué le décret, tandis qu’en Autriche, 3 iraniens ont été bloqués à l’aéroport de Viennes par Austrian Airlines, indique Air et Cosmos. Au Caire, ce sont 4 membres d’une famille irakienne qui ont été bloqués par EgyptAir. Par ailleurs, le quotidien Libération a signalé le cas de deux agences de voyage iraniennes ayant reçu des instructions de la part des compagnies Emirates, Turkish Airlines et Etihad Airways de ne plus vendre de billets à des iraniens même avec un visa américain valide. La compagnie de Dubaï, a même été jusqu’à réorganiser la composition de certains de ses équipages.
Yasmine Yahia