Les 50 jours du Premier ministre : Les bienfaits de « la méthode Tebboune » - DIA
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Les 50 jours du Premier ministre : Les bienfaits de « la méthode Tebboune »

DIA-11 juillet 2017: La tradition médiatique veut qu’un Président ou un Premier Ministre bénéficie de 100 jours de grâce pour tirer un premier bilan de son action. Dans le cas du nouvel locataire du Palais du Gouvernement, Abdelmadjid Tebboune, il aura suffi de la moitié de ce temps pour juger de sa marque sur la gestion de l’exécutif.

Abderezak Makri, leader de l’opposition au MSP a lancé un préalable qui mérite attention. Probablement sensible à l’idée de Tebboune d’associer les partenaires politiques et sociaux sur les grandes questions nationales, par le dialogue, il a posé un bémol : « Le problème se pose au niveau de la gouvernance et il est encore trop tôt pour donner un jugement sur cette gouvernance » dira-t-il. Dans le cas d’espèce, Mokri a, à moitié raison. Car avant l’arrivée de Tebboune aux commandes, c’est l’idée même de l’absence de Gouvernance qui se posait. Qu’il soit bonne ou mauvaise était déjà un débat inexistant.

Car Tebboune a réussi à imprimer un rythme et une dynamique qui donnent raison au Président Bouteflika quant à la pertinence et le timing de son choix. Aucun observateur politique n’aurait parié sur la capacité du nouveau Premier Ministre à donner de la consistance à l’action gouvernementale, et redonner corps à l’autorité de l’état, quasiment portée disparue sous le gouvernement Abdelmalek Sellal. Cassant les tabous, disant des vérités au peuple, et par conséquent au Président Bouteflika, sans dissimulation ou calculs, Tebboune provoque des résistances monstres au sein du sérail politique et donne des cauchemars aux profiteurs d’hier, aussi bien dans l’administration publique, le patronat ou les réseaux de l’argent. Tebboune a annoncé la couleur dès son installation en prodiguant une « méthode » claire : Aller vite. Frapper fort. Et changer les mentalités quoi que ça en coûte.

Car si Tebboune est pressé (la perspective de 2019 n’expliquant pas tout), c’est que le Président Bouteflika a bien décider de siffler la fin à la récréation. Pour ceux qui se plaignent du timing tardif, les plus pragmatiques estiment que ce grand coup de balai qui se prépare, est déjà une démarche en soi, salutaire aux dépenses publiques, à la moralité en politique et à la transparence voulue par El Mouradia. Sur ce plan, le Président Bouteflika, même affaibli, a le sens du tempo et entend le contrôler. Après avoir constaté que la réforme constitutionnelle n’a pas débouché sur les grandioses législatives voulues, à cause des pratiques et des forces occultes et clientélistes, il a décidé de changer de cap. Mais peu de bookmakers en politique auraient misé un dinar sur le profil de l’homme par qui ces réformes express allaient intervenir, en l’occurrence, un ancien ministre de l’habitat de 71 ans.

De ce fait, la guerre déclarée à l’argent sale, à la gabegie, au sabotage économique, aux importateurs véreux, aux patrons indélicats et aux politiques nourris aux subventions ne peuvent être que soutenus par l’opinion publique algérienne, fatiguée par les années Sellal, où la proximité rigolarde faisait office de « mode de gouvernance ». Mais qu’on s’y trompe pas, le nouveau premier ministre est en train de découvrir des dossiers incendiaires, des pratiques frauduleuses, et un exécutif dont l’héritage est un sac de nœuds. Et les coups de semonces de Tebboune sur les privilèges de l’administration, les combines avec les «constructeurs » automobiles et les largesses des banques avec les barons de l’importation, ne sont que le sommet de l’iceberg.

Ainsi, en moins de 50 jours, Tebboune a dépoussiéré une fonction de premier Ministre et lui a redonné sa noblesse. Pour l’instant, à son crédit, il faudrait admettre qu’il en a surpris les plus sceptiques et même enchanté une partie de l’opposition et de la société civile, pourtant braquée contre le président Bouteflika. Et il faut reconnaître à ce dernier, le Président de la République, son éternel flair de renard en propulsant Tebboune, une personnalité qui ne lui ressemble pas forcément -tant le président est dans la rondeur diplomatique et son premier ministre, un chef de cavalerie à la Hussarde-, pour constituer un attelage efficace et salvateur pour l’avenir du pays.

Sihem Sabor

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