L’Algérie lance un appel d’offre pour l’achat de 50 mille tonnes de blé
DIA-24 avril 2017: Au grand étonnement des opérateurs impliqués dans le commerce de blé, l’Algérie a lancé récemment un appel d’offres pour l’achat de seulement 50 mille tonnes de blé. Ces derniers expliquent que, « normalement ce pays cherche des volumes plus grands», (DIA du 12 janvier 2017, Importation de blé : L’Algérie a acheté 475.000 tonnes de blé meunier). Cette information a été rapportée avant-hier, par le site lazarotto, citant Dow Jones. Pour l’heure, on ne sait pas quand cette quantité sera acheminée vers l’Algérie mais, tout porte à croire que notre pays qui est arrivé à réduire ses importations en céréales, est entrain de prévenir un imminent « petit creux » en cette denrée précisément. Par ailleurs, les conditions climatiques ne sont pas de bon augure pour cette saison. En effet les prévisions du Département de l’agriculture des Etats Unis, l’USDA, indiquent qu’un retour à de bonnes conditions de récolte sera essentiel, pour le reste du mois d’avril et début mai. Donc, selon le rapport en question, paru récemment et qui se base sur des statistiques officielles du ministre algérien de l’Agriculture, on prévoit une importation de blé de 8 MT dont 60.000T des Etats Unis. Quant à la production de blé algérien elle serait de 2.7 MT pour la compagne 2017/2018. Selon le ministère de l’Agriculture, 3.5 millions d’hectares ont été ensemencés au blé et à l’orge pour la nouvelle compagne, dont 45% pour le blé dur, 37% pour l’orge et 15 % pour le blé tendre. Les plantations retardées dans certaines régions, puis les pluies reçues en décembre jusqu’à février ont atténué la sécheresse, l’on s’attend dans ce cas à une récolte moyenne, les conditions à la fin avril et début mai restent critiques.
Selon le ministère de l’Agriculture, la consommation de blé a plus que doublé au cours des 50 dernières années atteignant 285 kg par habitant. Le blé fourni aux usines représente encore 70% des capacités des moulins pour le blé dur et tendre. La capacité reste plus ou moins inchangée avec 430 moulins opérationnels en Algérie, il n’y a pas eu d’investissements dans ce secteur ces dernières années, notera-t-on.
Le blé est le principal aliment de base et représente environ 75% des calories consommées. L’USDA prévoit une consommation inchangée de blé à 10.25 MT en 2017/2018, une consommation intouchable par les programmes d’austérité.
Dans le cadre des programmes d’austérité justement, et au mois d’avril, l’Algérie a mis en œuvre le système des licences pour tous les produits non essentiels et les produits de base tels que la semoule, le blé, l’huile, le sucre, le lait et les médicaments, qui seraient renouvelées pour éviter la pénurie. Pour le blé exonéré de TVA, L’OAIC maintient un prix ferme pour les producteurs, par contre les produits tels que le blé, l’orge et autres grains alimentaires augmenteront de 7 à 9%.
Les céréales représentent 34% de la facture totale des importations d’aliments en 2016. Selon les rapports des Douanes algériennes, précise le rapport américain, les importations totales de blé représentent 65% des céréales importées en 2016, évalués à 1.79 milliard de dollars contre 2.39 milliards de dollars en 2015. La tactique algérienne a eu pour effet de ralentir la croissance des importations. Jusqu’à présent d’après les données de la compagne 2016/2017, les importations ont augmenté pour le blé dur tout en diminuant pour l’orge, le mais, la farine de soja, le riz et les légumineuses et légèrement pour le blé tendre.
Mis à part la compétitivité des prix, les fournisseurs européens ont une meilleure flexibilité par rapport aux USA. La France reste le principal fournisseur de blé en Algérie pour le blé tendre, le canada et le Mexique pour le blé dur. Pour 2017/2018, l’USDA prévoit 8.MT d’importation pour répondre à la consommation. Le blé tendre continuera d’occuper la grande majorité des importations de blé et représente 75 à 80% du blé total importé, alors que le blé dur représente de 20 à 22%.
Les pays fournisseurs de l’Algérie sont par ordre décroissant de la quantité de blé tendre de 2.161.263 T, importée en 2016/2017 en Tonnes sont: la France 920.434, Allemagne 327.988, Pologne 258.408, Lettonie 120.404, Ukraine 98.614, Lituanie 93.995, Suède 87.686, Russie 62.519, Royaume Uni 60.000, Etats Unis 56.842, République Tchèque 30.175, Estonie 27.350, Bulgarie 10.800 et la Moldavie 6.048.
Pour le blé dur, l’Algérie a importé en 2016/2017, un total de 735.559 T réparties comme suit: Mexique 421.436 T, Canada 245.473, l’Ukraine 27.500, France 20.900, et des Etats Unies 20.250 T.
Yasmine Yahia