Tebboune veut séparer le pouvoir de l’argent de la politique en prévision des prochaines échéances électorales
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DIA-21 juin 2017: Le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune a annoncé, lors de la présentation du plan d’action du gouvernement devant les députés de l’APN, la rupture avec les anciennes pratiques en séparant le pouvoir de l’argent du Pouvoir politique.
La nonchalance de l’ancien gouvernement avait permis à certains groupes et à des hommes d’affaires d’émerger et de s’impliquer dans la politique, allant jusqu’à s’immiscer dans des affaires relevant des ministères de souveraineté. De puissants hommes d’affaires se préparent en prévision des prochaines échéances électorales pour tenter de s’emparer du Pouvoir politique.
On peut citer à titre d’illustration l’homme d’affaires Ali Haddad qui était devenu l’homme fort au sein du Pouvoir, allant jusqu’à impliquer ou induire en erreur le ministère des Affaires étrangères lors le Forum africain pour les affaires et les investissements, organisé en décembre dernier par le Forum des chefs d’entreprises (FCA) que préside Haddad en collaboration avec le gouvernement.
Issad Rebrab n’est pas en reste dans la mesure où il est encore plus puissant que Haddad. Il en est de même pour d’autres hommes d’affaires et industriels qui utilisent l’argent pour placer leurs satellites dans les rouages et arcanes du Pouvoir politique.
Pour rappel, le pouvoir de l’argent avait marqué ou terni l’organisation des dernières élections législatives, au cours desquelles des places de députées ont été achetées. Des hommes politiques comme le secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia qui occupe également le poste de ministre d’Etat, conseiller à la présidence de la Républiqiue, avaient dénoncé l’utilisation de l’argent (sale) en politique.
Aujourd’hui, il semble que le gouvernement de Tebboune est décidé à lutter contre les lobbies de l’argent dans la mesure où ces derniers constituent un danger pour le Pouvoir politique en Algérie. Il faut relever que le message de Tebboune consiste à empêcher aussi le blanchiment d’argent de certains hommes d’affaires qui tentent d’intégrer directement ou indirectement le pouvoir politique.
Le Premier ministre a précisé néanmoins qu’il ne déclare pas la guerre aux hommes d’affaires. Il les encourage plutôt à se diriger vers l’investissement productif et créateur de richesses. En termes plus clairs, l’investissement du privé parasitaire qui compte sur les aides de l’Etat est révolu.
La séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir de l’argent intervient dans la perspective des prochaines échéances électorales, notamment l’élection présidentielle de 2019. C’est ce rendez-vous qui semble constituer le principal enjeu de la séparation entre les pouvoirs politique et de l’argent. En clair, les hommes d’affaires et industriels et autre milliardaires qui lorgnent du côté de la présidence de la République devraient revoir leur copie et leurs ambitions…
Amir Hani