Le réalisateur de « Nahla » Farouk Beloufa est décédé en silence le 9 avril à Paris
DIA-17 avril 2018: Décédé le 9 avril passé à Paris, la nouvelle de la mort de Farouk Beloufa, le réalisateur du film « Nahla », l’un des films les plus importants du cinéma algérien n’a été connue que ce soir, sur les réseaux sociaux, créant un choc dans le milieu du cinéma en Algérie.
La famille du réalisateur a choisi de ne pas rendre public sa mort pour protester contre la politique de l’oubli dont a subi Farouk Beloufa durant les dernières années de sa carrière. Malade depuis quelques années, le cinéaste avait un problème cardiaque qui l’empêchait de voyager par avion et d’assister à des festivals où il était invité.
Né en 1947 à Oued Fodda (Algérie) Farouk Beloufa fait partie de la première génération de cinéastes algériens après l’indépendance. Il a fait partie de la première classe qui a étudié le cinéma à l’INC, cette école de cinéma algérienne si rapidement disparue, avant d’être diplômé de l’IDHEC, à Paris. Il suit également des cours à l’École Pratique des Hautes Études de Paris, sous la direction de Roland Barthes, et présente une thèse sur la théorie du cinéma. À son retour en Algérie, sa première production majeure, Insurrectionnelle (1973), est censurée. Le contenu de cette compilation de 90 minutes est remanié et produit sans signature. Il a été le premier assistant algérien de Youssef Chahine sur le film « Le retour de l’enfant Prodigue » en 1976.
Nahla (1979), son unique long métrage, est l’un des rares films algériens à traiter de problèmes étrangers à l’Algérie : en l’occurrence, au Liban, en 1975, à la veille de la guerre civile. Le succès de film sera contre toute attente un frein pour la suite de sa carrière et le cinéaste restera sans travail durant plus de 40 ans, jusqu’à 2015 où il réalisera son dernier film un court métrage «Le silence du sphinx» avec l’AARC. Farouk Beloufa est le père du cinéaste et plasticien franco-algérien Neil Beloufa.
Salim Bey