Présidentielle américaine: Bernie Sanders jette l’éponge, Joe Biden seul face à Donald Trump
DIA-08 avril 2020: Bernie Sanders a mis fin à sa campagne présidentielle américaine mercredi, laissant l’investiture démocrate à Joe Biden pour affronter Donald Trump en novembre prochain. Le sénateur du Vermont a annoncé son retrait depuis sa résidence, où il s’est retiré depuis que les primaires ont été suspendues par la crise du coronavirus, à la mi-mars. « Ça a été une décision difficile et pénible », a-t-il dit, assurant ses partisans qu’ils avaient eu « un impact profond sur notre nation ».
En février, Bernie Sanders avait été pendant quelque temps le favori des primaires, après un bon score dans l’Iowa et des victoires dans le New Hampshire et le Nevada. Mais après ces succès initiaux, il avait été rattrapé, puis dépassé par Joe Biden, dont l’avance était devenue trop importante pour qu’il puisse espérer se maintenir dans la course.
Ce retrait attendu met fin à une candidature des plus singulières. Considéré comme un radical sur la scène politique américaine, Sanders, candidat indépendant à l’investiture démocrate, avait fait campagne autour d’un programme social proposant notamment une sécurité sociale universelle aux Américains.
« Nous avons gagné idéologiquement »
Orateur passionné, soulevant l’enthousiasme de ses partisans, populaire chez les jeunes diplômés, Sanders avait espéré convaincre au-delà de ses fidèles. Mais malgré une excellente organisation, et un financement original basé sur les dons individuels, le sénateur du Vermont n’a pas su convaincre une majorité d’électeurs démocrates, notamment au sein de la communauté noire, qu’il était capable de rassembler suffisamment pour espérer l’emporter face à Trump.
La victoire de Biden en Caroline du Sud fin février, confirmée dans une majorité d’États dans les scrutins qui ont suivi, a eu raison de ses ambitions. Comme en 2016 face à Hillary Clinton, Sanders a dû s’incliner devant un candidat plus centriste. Mais cette fois, son abandon intervient dans des circonstances très différentes. Paradoxalement, ses idées d’intervention de l’État dans l’économie et de prise en charge publique des dépenses de santé, considérées comme trop radicales pour les États-Unis il y a encore quelques semaines, se sont pratiquement imposées d’elles-mêmes face à la crise économique et sanitaire qui frappe le pays.
Le Congrès a voté des aides colossales à l’économie et aux chômeurs, et l’État fédéral envisage de prendre en charge les traitements des malades du coronavirus. « Nous avons gagné idéologiquement », a dit Sanders dans son message d’abandon. « Même avant cette horrible catastrophe, une majorité d’électeurs avait compris qu’il était nécessaire de créer une sécurité sociale… Cette crise expose à quel point notre système d’assurance santé privée est ridicule. Alors qu’un nombre croissant de gens sont à présent au chômage, tout le monde comprend que la santé est un droit humain, et non pas un privilège lié au travail. »
Sanders a félicité Joe Biden, « un homme bien », et a appelé à le soutenir. Mais il a annoncé son intention de voir ses délégués influer sur la convention démocrate. « Nous n’avons jamais été une simple campagne ; nous sommes un mouvement qui croit que le changement ne vient jamais d’en haut, mais de la base, a lancé Sanders à ses partisans. Ce combat continue. Notre campagne s’arrête, pas notre mouvement. »