Coup d’état au Burkina Faso : le président Roch Marc Christian Kaboré détenu par les mutins
DIA-25 janvier 2022: Le président du Burkina Faso arrêté et détenu par l’armée. Ce lundi 24 janvier au matin, plusieurs sources évoquaient un coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré – une information confirmée au Figaro. En début de matinée des soldats sans doute mutinés ont pris place devant Radio télévision burkinabé (RTB), un signe traditionnellement annonciateur des putschs. Des militaires en uniformes ont, en effet, confirmé lundi en fin de journée avoir pris le pouvoir, dans une allocution télévisée.
Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) «qui regroupe toutes les composantes des forces de défense et de sécurité a ainsi décidé de mettre fin au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré ce 24 janvier 2022», a annoncé le capitaine Kader Ouedraogo, entouré d’une quinzaine de militaires à la télévision, lisant le communiqué signé du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du mouvement et qui assure désormais le pouvoir. Un couvre-feu est instauré de 21h00 à 5h00 (heure locale) sur tout le territoire, a poursuivi Kader Ouedraogo. Le capitaine a annoncé la fermeture des frontières à compter de 00h00 (GMT et locales), la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, ainsi que la suspension de la Constitution. Les militaires se sont engagés à un «retour à un ordre constitutionnel» dans «un délai raisonnable».
Concernant le sort du président Kaboré, les militaires se sont contentés d’indiquer que «les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues dans un lieu sur dans le respect de leur dignité», sans mentionner de noms. La télévision publique burkinabée RTB a publié une lettre manuscrite signée de la main du chef de l’État dans laquelle il indique « déposer sa démission », « dans l’intérêt supérieur de la nation, suite aux évènements qui s’y déroulent » depuis dimanche.
L’Union européenne et Washington ont exigé la «libération immédiate» du président Kaboré. Les États d’Afrique de l’Ouest suivent «avec une grande préoccupation» l’évolution de la situation au Burkina Faso, «caractérisée» depuis dimanche «par une tentative de coup d’État», ont-ils indiqué lundi dans un communiqué. La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) «tient les militaires responsables de l’intégrité physique du président (burkinabé) Roch Marc Christian Kaboré», dont des sources militaires ont affirmé qu’il avait été arrêté par des soldats mutins à Ouagadougou, selon ce communiqué.