Conseil de sécurité : l’Algérie réitère son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent à Ghaza
DIA-24 février 2024: L’Algérie a réitéré, jeudi devant les membres du Conseil de sécurité, son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Ghaza pour mettre un terme à la tragédie humanitaire en cours, affirmant son rejet de tout plan visant le déplacement forcé des Palestiniens.
« Nous nous réunissons aujourd’hui alors que l’agression contre le peuple palestinien est à son 140e jour sans que rien ne change. Les scènes de désolation et de destruction envahissent la bande de Ghaza assiégée et les exactions commises par les colons et les forces d’occupation en Cisjordanie et à El-Qods s’amplifient », a déploré Nassim Gaouaoui, représentant permanent-adjoint de l’Algérie auprès des Nations unies, dans une allocution prononcée lors de la séance ordinaire du Conseil de sécurité sur « la situation au Moyen-Orient et la question de la Palestine ».
Relevant que « le monde, y compris le Conseil de sécurité, est incapable de stopper la funeste machine qui sème la mort en toute impunité », M. Gaouaoui a soutenu qu »‘il se leurre, celui qui pense pouvoir étouffer, par le fer et le feu, la volonté de se libérer et de s’affranchir, et dissuader les Palestiniens d’établir leur Etat par l’implantation de colonies en Cisjordanie et à El-Qods ».
Le représentant de l’Algérie a rappelé les propos du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a affirmé que « c’est cette volonté de vivre et de s’émanciper qui ne saurait être enterrée par les bombardements odieux, la destruction abjecte, les plans de déplacement et les scénarios de nettoyage ethnique que l’occupant sioniste n’a eu de cesse de commettre contre nos frères en Palestine occupée, ni par les crimes de génocide et les crimes de guerre qu’il continue de commettre (…) dans la bande de Ghaza, des crimes dont l’histoire retiendra les auteurs parmi les criminels et les ennemis de la vie et de l’humanité ».
Le diplomate a attiré l’attention des membres du Conseil de sécurité sur « la situation au bord de l’effondrement à Ghaza », soulignant que « la décision du Programme alimentaire mondial (PAM) de suspendre ces opérations dans le nord de la bande est une preuve supplémentaire du triste sort qui attend près de 300.000 personnes privées de nourriture ».
Aussi, M. Gaouaoui a réitéré l’appel par l’Algérie à « un cessez-le-feu immédiat et permanent pour mettre un terme à cette tragédie humanitaire », affirmant que « face à la détérioration de la situation, cet appel est plus urgent que jamais ».
La Mission algérienne a, dans ce contexte, renouvelé son soutien à l’UNRWA ainsi qu’à toutes les agences onusiennes et au personnel humanitaire, qui sont la cible de campagnes tendancieuses, estimant qu’il s’agit de « campagnes désespérées visant à entamer la résistance des Palestiniens sur leur terre ».
Le représentant permanent-adjoint de l’Algérie auprès des Nations Unies a également jugé « totalement inacceptable » de brandir la menace d’une incursion à Rafah et d’empêcher l’entrée des aides sous de faux prétextes pour en réalité forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, réaffirmant à ce propos que l’Algérie « rejette tout plan visant le déplacement forcé des Palestiniens ».
La Mission algérienne a, par ailleurs, mis en garde contre les risques qu’entraîneront les mesures visant à restreindre l’accès des Palestiniens à la Mosquée Al-Aqsa pendant le mois sacré de Ramadhan, estimant que de telles « mesures sont susceptibles d’embraser encore plus la situation et de la rendre hors de contrôle ».
Dans ce sens, M. Gaouaoui a mis l’accent sur « l’impératif respect du statut juridique et historique de la Mosquée Al-Aqsa et le rôle de la tutelle jordanienne hachémite dans la protection des lieux saints islamiques et chrétiens ». Relevant que « la Mosquée Al-Aqsa, dans toute sa superficie estimée à 144 dunums, est un lieu de culte réservé exclusivement aux musulmans », il a réaffirmé « le rejet par l’Algérie des plans de division spatiale de la Mosquée Al-Aqsa ».
« La seule solution à la cause palestinienne passe par l’établissement de l’Etat palestinien et l’accès du peuple palestinien à tous ses droits légitimes et inaliénables », a soutenu le diplomate algérien, citant, à cet égard, un extrait du message du président de la République à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, dans lequel il avait indiqué : « l’Algérie qui a payé un prix élevé pour recouvrer sa souveraineté et son indépendance, et dont la terre a été témoin, il y a trente-cinq ans, de la proclamation de l’Etat palestinien, demeurera fidèle à son engagement à soutenir les causes de libération et ne ménagera aucun effort pour soutenir la résistance du peuple palestinien jusqu’au recouvrement intégral de tous ses droits ».