Après Mbarki, Ali Baddou, l'autre journaliste marocain qui active pour le Makhzen en France (Vidéo) - DIA
72184
post-template-default,single,single-post,postid-72184,single-format-standard,qode-listing-1.0.1,qode-news-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode_grid_1400,footer_responsive_adv,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,transparent_content,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

Après Mbarki, Ali Baddou, l’autre journaliste marocain qui active pour le Makhzen en France (Vidéo)

DIA-23 février 2023 : Après le licenciement de Rachid Mbarki, journaliste franco-marocain accusé de faire du lobbying au profit du Maroc. Un autre journaliste franco-marocain est menacé de subir le même sort, c’est Ali Baddou, journaliste franco-marocain travaillant pour France 5. Des tweets de journalistes ont déjà demandé une enquête sur ses interventions pro-marocaines sur la chaîne publique française.

La plus flagrante reste sa participation dans le commentaire du documentaire « Le Maroc vu du ciel » réalisé par Yann Arthus-Bertrand et Michael Pitiot qui a été commandé par le Makhzen pour contrecarrer le doc « Algérie vu du Ciel » diffusé en 2015.  Le documentaire est une propagande ouverte et flagrante de politique coloniale marocaine dans les territoires occupés sahraoui.

Le documentaire qui a été tourné au Maroc avec le partenariat avec l’ONMT (l’Office National Marocain du Tourisme) à travers la voix du journaliste franco-marocain Ali Baddou a été diffusé sur la chaîne de télévision France 2, le 22 juin 2017 ainsi que sur la chaîne marocaine 2M.

En 2017 déjà, le mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, (MRAP) alertait dans un communiqué la chaîne publique France 2 qui avait diffusé le documentaire « Le Maroc vu du ciel » avec des images de Yann Arthus Bertrand et des commentaires du journaliste Ali Baddou. Magnifiant le Maroc, vantant son développement et sa démocratie, il contribuait à la désinformation du public français, en affirmant notamment, au mépris du droit international, que le Sahara occidental était une province marocaine. Ce film avait suscité en 2017 de très nombreuses réactions par voie de presse et vers le médiateur de France Télévision qui avaient amené le photographe à préciser qu’il « s’associait à la douleur du peuple sahraoui et soutenait le processus démocratique exigé par les Nations unies ».

La direction de France 2 n’a tenu aucun compte de ses remarques, ni des protestations, puisqu’elle a reprogrammé ce film le mardi 10 décembre. Alerté par de nombreux comités locaux, le MRAP avait dénoncé la rediffusion de ce film qui ressemble à un publireportage financé par le pays désireux de se monter sous un jour flatteur et s’apparente en fait à un outil de propagande du pouvoir marocain. Dakhla et El Aaiun sont présentées comme des villes marocaines. Le documentaire, qui n’est pas avare d’images vues d’avion, n’en donne aucune du mur de sable de 2700 km qui scinde le territoire du Sahara occidental et sépare les familles sahraouies. Les commentaires dithyrambiques d’Ali Baddou relaient ouvertement les thèses du pouvoir marocain ; il va même jusqu’à prétendre que « la Marche Verte » de novembre 1975 était destinée à libérer pacifiquement les « provinces du Sud » de l’occupation espagnole alors que c’était le début de l’occupation et de la colonisation illégales du Sahara occidental condamnées par le Conseil de sécurité des Nations unies.

La carte du Maroc, présentée à plusieurs reprises, inclut le territoire du Sahara occidental alors qu’aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc. En 2016 et 2018, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a confirmé l’avis de la Cour de Justice Internationale de La Haye d’octobre 1975 en précisant clairement que le Maroc et le Sahara occidental sont deux entités distinctes et séparées selon le droit international. Le Sahara occidental est considéré par l’ONU comme un territoire non autonome en voie de décolonisation. Depuis 1991, une mission des Nations unies (Minurso) est en charge d’organiser un référendum d’autodétermination qui n’a pas encore été réalisé à cause des manœuvres d’obstruction du Maroc soutenue par certains pays, dont la France.

Au nom du droit des téléspectateurs à une information correcte et du droit du peuple sahraoui à une information objective sur la situation au Sahara occidental, le MRAP avait demandé à la direction de France 2 de programmer un film sur le Sahara occidental (comme par exemple le film « Les Enfants des nuages » de Javier Bardem qui a reçu le prix Goya en Espagne) et d’organiser un débat contradictoire sur le conflit du Sahara occidental en donnant la parole à des juristes internationaux, des universitaires, des responsables d’associations françaises, marocaines, sahraouies et, bien sûr, aux représentants du Front Polisario qui lutte pour l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui.

En réalité, le Choix d’Ali Baddou pour le commentaire n’est pas fortuit, c’est un pur produit du Makhzen Marocain. Né à Paris, Ali Baddou est issu d’une importante famille marocaine proche du palais. Son grand-père paternel était directeur du protocole du roi Mohammed V. Son père et son oncle sont diplomates, sa cousine, Yasmina Baddou, avocate, a été ministre de la Santé dans le gouvernement Abbas El Fassi.

Amir Hani 

Envoyer un commentaire

0Shares