Attaque en Syrie: les Etats-Unis menacent de passer à l'action - DIA
17680
post-template-default,single,single-post,postid-17680,single-format-standard,qode-listing-1.0.1,qode-news-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode_grid_1400,footer_responsive_adv,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,transparent_content,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

Attaque en Syrie: les Etats-Unis menacent de passer à l’action

DIA-06 avril 2017: Donald Trump a menacé mercredi de passer à l’action en Syrie au lendemain d’une attaque chimique présumée imputée au régime de Damas, que le président des Etats-Unis a qualifiée d' »odieuse » et d' »affront à l’humanité ».

Son chef de la diplomatie Rex Tillerson a également mis en garde la Russie sur son soutien indéfectible à Damas, pendant que le Conseil de sécurité de l’ONU négociait une résolution de condamnation de cette attaque qui soulève une indignation internationale.

Au moins 86 personnes, dont 30 enfants, ont été tuées lors d’un raid mené mardi sur Khan Cheikhoun, petite ville de la province rebelle d’Idleb. Les médecins ont relevé tous les symptômes d’une attaque chimique: pupilles dilatées, convulsions, mousse sortant de la bouche.

« Cette attaque sur des enfants a eu un énorme impact sur moi », a lancé Donald Trump lors d’une conférence de presse avec le roi Abdallah II de Jordanie.

Le président républicain a reconnu que son « attitude vis-à-vis de la Syrie et d’Assad avait nettement changé », soulignant que « ce qui s’était passé était inacceptable ».

L’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Nikki Haley brandit des photos des victimes syriennes de l’attaque chimique lors d’une session d’urgence à l’ONU le 5 avril 2017 / © AFP / TIMOTHY A. CLARY

Avec ce raid imputé au régime syrien, de « nombreuses lignes » ont été « franchies », a-t-il souligné, en allusion à la « ligne rouge » que s’était fixée son prédécesseur Barack Obama à propos des attaques chimiques du régime syrien.

Beaux petits bébés

Donald Trump a évoqué « les petits enfants et même de beaux petits bébés » qui ont péri. « Leur mort fut un affront à l’humanité. Ces actes odieux par le régime d’Assad ne peuvent pas être tolérés », a-t-il martelé à la Maison Blanche. Il n’a toutefois pas dit ce qu’il comptait faire.
Depuis le début du conflit en mars 2011, la Syrie divise les Occidentaux et les Russes, bloquant tout effort multilatéral pour mettre fin à une guerre qui a fait plus de 320.000 morts.

Mais alors que Donald Trump a maintes fois plaidé pour se rapprocher de son homologue russe Vladimir Poutine, en particulier pour régler la crise syrienne, son administration s’est montrée mercredi très sévère contre Moscou.

Le secrétaire d’Etat Tillerson a prévenu qu’il était « temps que les Russes réfléchissent vraiment bien à la poursuite de leur soutien au régime Assad ». Le ministre américain, attendu les 11 et 12 avril à Moscou, a ajouté qu' »il n’y avait aucun doute dans (son) esprit: le régime syrien sous la gouverne de Bachar al-Assad est responsable de cette attaque atroce ».

– Mesures unilatérales –

Même fermeté à l’ONU de l’ambassadrice américaine Nikki Haley qui a fustigé la Russie pour n’avoir pas su tempérer son allié syrien. Elle a menacé de mesures unilatérales des Etats-Unis en cas d’échec d’une action « collective » des Nations unies.

Le Conseil de sécurité, réuni en urgence, a repoussé au plus tôt à jeudi le vote d’une résolution, le temps pour les Occidentaux de négocier avec la Russie. Moscou avait jugé « inacceptable » le projet de texte des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni.

Syrie: Trump dénonce « un affront à l’humanité », change sur Assad / © AFP / Eleonore Sens

Le président français François Hollande a réclamé « une réaction de la communauté internationale à la hauteur de ce crime de guerre », son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qualifiant le président Assad d' »assassin ». Pour le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson, « toutes les preuves » qu’il a vues « laissent penser que le régime d’Assad » a utilisé « des armes illégales en toute connaissance de cause ».

Sur le terrain, des médecins tentaient de sauver les blessés les plus graves parmi plus de 160 personnes soignées après l’attaque.

La nature des substances chimiques n’a pas été formellement identifiée mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a précisé que certaines victimes présentaient des symptômes évoquant une exposition à une catégorie de produits chimiques « comprenant des agents neurotoxiques ».

Gaz sarin

Médecins sans frontières (MSF) a évoqué « un agent neurotoxique de type gaz sarin » sur la base de constatations de son équipe dans un hôpital où sont soignés des blessés. L’ONG a parlé de huit patients présentant des « symptômes caractéristiques »: pupilles rétractées, spasmes musculaires et défécation involontaire. Des vidéos de militants antirégime avaient déjà montré mardi des corps pris de spasmes et de crises de suffocation.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), il s’agit de la deuxième « attaque chimique » la plus meurtrière de la guerre après celle au gaz sarin qui avait fait plus de 1.400 morts près de Damas en août 2013. Cela avait failli déclencher une intervention militaire américaine et française, au titre de la fameuse « ligne rouge » de Barack Obama.

Mais le président américain de l’époque avait renoncé au dernier moment, préférant sceller un accord avec Moscou de démantèlement de l’arsenal chimique syrien.

Mercredi, l’armée russe a en partie disculpé son allié syrien, affirmant que l’aviation de Damas avait frappé un « entrepôt » des rebelles contenant des « substances toxiques ». En explosant, ces dernières se seraient disséminées dans l’atmosphère.

Pour Mohammad Allouche, un responsable de l’important groupe rebelle Jaich al-Islam, « la seule solution en Syrie, c?est de convoquer Bachar le chimique devant le tribunal et non pas de l?inviter à la table de négociations ».

Envoyer un commentaire

0Shares