Autorisation du sacrifice de l’Aid sans consulter les autorités sanitaires
DIA-14 juillet 2020: En Algérie, il semble qu’il y a un Etat dans un Etat dans la mesure où deux décisions ont été prises concernant le sacrifice du mouton de l’Aid. La commission des Fetwas relevant du ministère des Affaires religieuses et des wakfs a autorisé le sacrifice du mouton de l’Aid tout en invitant les citoyens à respecter les mesures barrières afin d’éviter la propagation du coronavirus.
En revanche, les autorités du pays au niveau de plusieurs wilayas ont décidé de fermer les marchés à bestiaux et d’interdire le transport des bêtes destinées aux sacrifice de l’Aïd tout en autorisant le transport de celles destinées aux abattoirs.
A travers ces deux décisions, l’on se rend compte de la cacophonie qui caractérise la gestion de la crise sanitaire, ce qui explique la propagation de l’épidémie à une vitesse effrayante à travers le pays. Il faut relever qu’à aucun moment le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus n’a été consulté par ceux qui ont « promulgué » la Fétwa du sacrifice. Le ministère des Affaires religieuses n’a pas consulté les autorités sanitaires pour promulguer sa Fétwa, ce qui est grave !
Pis encore, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a sévèrement critiqué les citoyens pour leur incivisme en raison de leur refus de porter des masques de protection.
Pendant ce temps, les auteurs de la Fetwas invitent les citoyens à porter des bavettes et à éviter d’accomplir le sacrifice du mouton en groupe, ce qui relève de l’impossible quand on sait que les Algériens se solidarisent en voisins et entre amis le jour de l’Aïd pour le sacrifice du mouton en groupe.
En d’autres termes, l’autorisation du sacrifice de l’Aïd au moment où le nombre des nouveaux cas d’infection au Covid-19, rappelle le dé-confinement partiel décidé par le Premier ministre lors la première semaine du mois de Ramadhan. Depuis lors, le nombre de nouvelles contaminations est allé crescendo pour dépasser les 500 cas quotidiennement. Le pire est à craindre si les autorités du pays ne prennent pas des décisions courageuses et audacieuses.
Amir Hani