Bernard Bajolet, l’ancien ambassadeur de France à Alger, critique le maintien de Bouteflika
DIA-21 Septembre 2018: Dans un entretien paru ce vendredi dans le Figaro, Bernard Bajolet l’ancien ambassadeur de France à Alger critique les responsables en place en Algérie.
Interrogé sur les relations entre Paris et Alger, l’ancien diplomate français a livré pour la première fois le fond de sa pensée: « Je crois à une évolution par petits pas. Et ce pour deux raisons. La première tient à un problème de génération. La nomenclature algérienne, issue ou héritière de la guerre d’Algérie, a toujours besoin de se légitimer en exploitant les sentiments à l’égard de l’ancienne colonie. La seconde raison est plus conjoncturelle: le président Bouteflika, avec tout le respect que j’éprouve pour lui, est maintenu en vie artificiellement. Et rien ne changera dans cette période de transition. Si ouverture il y a, il faudra aussi qu’elle soit réciproque avec, entre autres choses, l’ouverture des archives du FLN… Mais des avancées existent, souvent très discrètes: les pieds-noirs, et même les anciens appelés, sont bien accueillis en Algérie. Quand j’étais ambassadeur, les Algériens nous ont sincèrement aidés à rechercher, en vain, les corps de soldats français torturés et tués par le FLN. Il y a en revanche un réel blocage sur la question des harkis. »
Bernard Bajolet, 69 ans, Patron de la DGSE de 2013 à 2017, intervenait dans Le Figaro pour faire la promotion de son livre Le soleil ne se lève plus à l’est où il évoque sa longue carrière de «diplomate de guerre», au cours de laquelle il a été ambassadeur à Sarajevo, Amman, Alger, Bagdad et Kaboul.
Amir Hani