Cannes 2016: Ken Loach remporte la Palme d'or et dénonce le néo-libéralisme - DIA
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Cannes 2016: Ken Loach remporte la Palme d’or et dénonce le néo-libéralisme

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De notre envoyé de Cannes: Salim Aggar 

DIA-22 mai 2016: Comme l’avait prédit les spécialistes et la critique, le cinéaste anglais Ken Loach a remporté la Palme d’or du 69e Festival de Cannes pour son film « I, Daniel Blake ». Le jury, présidé par l’Australien George Miller, a également distingué le cinéma iranien en accordant à l’Iranien Asghar Farhadi deux prix: Meilleur scénario pour son film « Le Client » et le prix d’interprétation masculine est revenu à l’Iranien Shahab Hosseini. Alors que le prix d’interprétation féminine a été accordé à la star philippine Jaclyn Jose. Alors que le Grand prix a été remis au québécois Xavier Dolan pour son film « Juste la fin du monde », sévèrement critiqué par les cinéphiles. Le Britannique Ken Loach qui a été primé six fois à Cannes avait déjà remporté la Palme d’or du 59e Festival de Cannes en 2006 pour « Le Vent se lève », un film politique qui défend le combat idéaliste de deux frères de l’IRA contre l’occupation britannique en Irlande.  Aujourd’hui le cinéaste a recadré sa caméra pour se fixer sur les problèmes actuelles que vit l’Europe: le chômage.

« Ce monde dans lequel nous vivons se trouve dans une situation dangereuse. Nous sommes au bord d’un projet d’austérité qui est conduit par des idées que nous appelons néo-libérales, qui risquent de nous amener à la catastrophe », a déclaré Ken Loach, qui aura 80 ans en juin. Son film suit sur le parcours kafkaïen d’un chômeur contraint de demander l’aide sociale. Ces pratiques néo-libérales ont entraîné dans la misère des millions de personnes, de la Grèce au Portugal, avec une petite minorité qui s’enrichit de manière honteuse, a encore déclaré le cinéaste rebelle, qui reçoit la Palme d’or pour la deuxième fois de sa carrière. Il faut dire qu’un autre monde est possible et même nécessaire, a-t-il encore lancé, en français et en anglais, après avoir mis en garde contre le retour de l’extrême droite, allusion faite au vote en Autriche. « Merci à tous, à toute l’équipe du film, l’écrivain, la productrice, le caméraman, tous les autres, merci », a déclaré le cinéaste en français en recevant son prix .

En tout cas, la consécration de Ken Loach a sauvé le festival des critiques suite à une programmation jugée loin des attentes des festivaliers.

Le président du jury du Festival de Cannes, George Miller, a justifié le choix de Ken Loach pour la Palme d’or affirmant que « Moi, Daniel Blake » était un film absolument excellent, balayant les premières critiques du palmarès.

C’est tout simplement que le film était absolument excellent. Les films résonnent dans votre âme, votre coeur, peu importe l’endroit où vous êtes, a déclaré l’Australien George Miller, lors de la conférence de presse suivant l’annonce du palmarès.

Lorsqu’il y a mille personnes qui participent au festival et donnent leur avis il y aura toujours quelqu’un (pour critiquer le palmarès) ça fait partie du jeu, du côté agréable du festival, a souligné le réalisateur de la saga Mad Max.

Dès l’annonce du palmarès, de premiers tweets de festivaliers et de critiques ont contesté les choix du jury. Une belle compétition gâchée par un jury aveugle, ont écrit Les Cahiers du Cinéma sur Twitter, tandis que le critique de Positif Philippe Rouyer se disait déçu par un #palmares qui a privilégié le social et l’humanisme au détriment des films plus flamboyants.

Il y a eu 21 films en compétition (…), il y avait beaucoup de possibilités mais il n’y avait que huit prix à remettre, a encore déclaré George Miller, interrogé sur l’absence du palmarès de l’un des favori des médias, Toni Erdmann, de l’Allemande Maren Ade.

Nous avons essayé de ne pas écouter les critiques autour du festival sur ces films car nous voulions nous décider par nous-mêmes, nous avons tous travaillé de cette façon. Nous avons travaillé avec rigueur et vigueur, plus longtemps que d’autres jurys, a-t-il poursuivi.

Deux membres du jury ont également justifié le choix de l’actrice philippine Jaclyn Jose pour le prix d’interprétation féminine, certains considérant que sa prestation relevait plutôt d’un second rôle.

C’est un grand rôle, elle fait le film, elle m’a fendu le coeur, a déclaré l’Américain Donald Sutherland. C’est une actrice merveilleuse. Le rôle qu’elle joue n’est pas un second rôle, a renchéri l’acteur danois Mads Mikkelsen.

Le président du jury a également rejeté les critiques sur la sous-représentation des femmes dans le palmarès : Chaque film a été jugé selon ses propres qualités (…) je ne me souviens pas que l’on ait eu une discussion sur le fait que tel film était tourné par une femme.

Les seules femmes présentes au palmarès sont la réalisatrice britannique Andrea Arnold pour American Honey (Prix du jury), la Française Houda Benyamina pour Divines (Caméra d’Or) et, évidemment, la lauréate du prix d’interprétation féminine Jaclyn Jose pour Ma’Rosa. Nous n’avons pas tenu compte de cette question de la parité, a commenté George Miller.

Le Jury du 69e Festival de Cannes, présidé par George Miller, a dévoilé les noms des lauréats 2016 lors de la Cérémonie du Palmarès. Laurent Lafitte a accueilli en musique sur la scène du Grand Théâtre Lumière les remettants et les lauréats. C’est à l’acteur américain Mel Gibson qu’est revenu l’honneur de remettre la Palme d’or au meilleur des vingt et un films en Compétition.

L’acteur français Jean-Pierre Léaud a reçu une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de son oeuvre des mains de Arnaud Desplechin.

I, DANIEL BLAKE (Moi, Daniel Blake) réalisé par Ken Loach qui a remporté la Palme d’or, a été projeté à l’issue de la Cérémonie du Palmarès pour clôturer cette édition 2016.

LONGS MÉTRAGES

Palme d’or
I, DANIEL BLAKE (Moi, Daniel Blake) réalisé par Ken LOACH

Grand Prix
JUSTE LA FIN DU MONDE réalisé par Xavier DOLAN

Prix de la mise en scène Ex-Aequo
Cristian MUNGIU pour BACALAUREAT (Baccalauréat)
Olivier ASSAYAS pour PERSONAL SHOPPER

Prix du scénario
Asghar FARHADI pour FORUSHANDE (Le Client)

Prix du Jury
AMERICAN HONEY réalisé par Andrea ARNOLD

Prix d’interprétation féminine
Jaclyn JOSE dans MA’ ROSA réalisé par Brillante MENDOZA

Prix d’interprétation masculine
Shahab HOSSEINI dans FORUSHANDE (Le Client) réalisé par Asghar FARHADI

COURTS MÉTRAGES

Palme d’or
TIMECODE réalisé par Juanjo GIMENEZ

Mention spéciale du Jury
A MOÇA QUE DANÇOU COM O DIABO (La Jeune fille qui dansait avec le diable) réalisé par João Paulo MIRANDA MARIA

CAMÉRA D’OR

DIVINES réalisé par Houda BENYAMINA présenté dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs

Le jury de la CST a décidé de décerner le PRIX VULCAIN DE L’ARTISTE-TECHNICIEN à :
SEONG-HIE RYU, pour sa direction artistique, d’une grande inspiration, du film MADEMOISELLE (Agassi) réalisé par PARK Chan-Wook.

 

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