Cuba nie toute «explosion sociale» et accuse les Etats-Unis d'ingérence - DIA
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Cuba nie toute «explosion sociale» et accuse les Etats-Unis d’ingérence

DIA-14 juillet 2021: Les autorités cubaines ont nié mardi toute «explosion sociale» à Cuba, après des manifestations sans précédent contre le gouvernement, qui se sont soldées par un décès et une centaine d’arrestations.

«Le 11 juillet, il n’y a pas eu une explosion sociale à Cuba, il n’y en a pas eu en raison de la volonté de notre peuple et du soutien de notre peuple à la Révolution et à son gouvernement», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez en conférence de presse.

Il s’agissait de «désordres à une échelle très limitée», a-t-il ajouté, assurant que «le pays est en conditions totalement normales».

Comme le président Miguel Diaz-Canel avant lui, M. Rodriguez a accusé Washington d’être à l’origine, via sa politique de sanctions et une campagne sur internet, des manifestations inédites qui ont éclaté dimanche sur l’île socialiste dans une quarantaine de villes et villages aux cris de «Nous avons faim», «Liberté» et «A bas la dictature».

Mardi, quelque 130 personnes étaient emprisonnées ou signalées comme disparues, selon une liste nominative publiée sur Twitter par le mouvement contestataire San Isidro.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’un manifestant était mort lundi dans le quartier populaire Güinera, dans la périphérie de La Havane, alors qu’il participait aux «troubles». Plusieurs personnes ont été blessées.

Plus tôt, la secrétaire d’État adjointe des États-Unis pour les Amériques, Julie Chung, avait dénoncé «la violence et les arrestations de manifestants cubains, ainsi que la disparition d’activistes indépendants», et demandé «leur libération immédiate».

Mardi, une youtubeuse, Dina Stars, a été arrêtée chez elle par la police alors qu’elle parlait en direct dans une émission de télévision espagnole.

«Droit à se défendre»

Un calme apparent régnait mardi dans la capitale, toujours sous forte présence policière, militaire et d’agents civils. Mais l’internet mobile, moteur des mobilisations, était toujours coupé.

L’observatoire spécialisé Netblocks a signalé des perturbations à Cuba sur les principaux réseaux sociaux et plateformes de communications, comme Whatsapp et Facebook.

«C’est vrai qu’on manque d’internet mobile, mais on manque aussi de médicaments», a simplement répondu Bruno Rodriguez à une question sur ce sujet. Et «je dois dire que Cuba ne va pas renoncer au droit à se défendre».

Washington a appelé au rapide rétablissement de «tous les moyens de communication, en ligne et hors ligne». «Fermer les voies d’information (…) ne répond en rien aux besoins et aux aspirations légitimes du peuple cubain», a déclaré le porte-parole du département d’État, Ned Price.

Les États-Unis ont indiqué cependant qu’ils ne laisseraient pas entrer les Cubains qui tenteront de fuir par la mer leur pays en crise.

«Je ne crois pas que l’on soit au bord d’une crise bilatérale, à moins que le gouvernement américain ne le veuille», a déclaré Bruno Rodriguez.

Sur l’île, les évêques catholiques ont appelé le gouvernement et les protestataires à «s’entendre» pour éviter les violences, alors que des manifestations ont viré aux échauffourées avec les forces de l’ordre.

S’ils ont souligné les efforts du gouvernement pour faire face à la crise économique, «le peuple a le droit d’exprimer ses besoins, ses désirs et ses espoirs», ont-ils déclaré dans un communiqué.

Les manifestations, inédites depuis la révolution de 1959, ont irrité le gouvernement communiste. «Nous éviterons la violence révolutionnaire, mais nous réprimerons la violence contre-révolutionnaire», a mis en garde lundi le président Diaz-Canel.

Plusieurs manifestations de partisans du régime ont d’ailleurs eu lieu dimanche puis lundi, avec des affrontements parfois violents entre les deux camps.

Signe de la gravité de la situation, Raul Castro, 90 ans, qui avait laissé les rênes du Parti communiste (PCC, unique) en avril à Miguel Diaz-Canel, a dû sortir de sa retraite.

Il a participé dimanche à une réunion du Bureau politique du Comité central du PCC dans laquelle «ont été analysées les provocations orchestrées par des éléments contre-révolutionnaires, organisés et financés depuis les États-Unis avec des objectifs de déstabilisation», a indiqué mardi le journal Granma.

1 Comment

  • Mellah hocine
    14 juillet 2021 16:50

    Le peuple cubain reste unique au monde pour l’entraide internationale. Des milliers de médecins cubains sont répartis à travers le monde pour aider certains pays à affronter des crises sanitaires comme le cas d’Ebola.
    Actuellement Cuba doit affronter une crise économique liée aux mesures de confinement et au coup d’arrêt imposé à l’activité touristique. A cette première épreuve, s’ajoute une très dure contrainte permanente, trop souvent sous-estimée : Cuba doit faire face à un blocus/embargo imposé par les Etats-Unis d’Amérique depuis 1962 et renforcé ces derniers mois par l’administration Trump. C’est le plus long embargo économique, commercial et financier contre un pays dans l’histoire contemporaine. En vertu de la loi Helms-Burton et l’activation de son titre III, les entreprises, essentiellement européennes, commerçant avec Cuba doivent verser des milliards de dollars «d’amendes-pénalités» au Trésor américain et/ou sont poursuivies en justice par les tribunaux des Etats-Unis d’Amérique. Elles subissent chantages, pressions financières dissuasives, menaces d’interdiction de développer leurs activités dans la région. C’est totalement contraire à tous les principes de droit international public et constitue une atteinte grave aux règles des relations internationales.
    ’Union européenne ne peut rester sans réagir. Elle se doit d’affirmer clairement à l’administration americaine son exigence : la levée immédiate et totale du blocus.
    De toute évidence l’orchestration de tels mouvements ne peuvent que venir des USA, car malgré le blocus le peuple cubain est fier de sa patrie.

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