De nouveaux ministres, des rappelés et des figures du Hirak au sein du gouvernement Djerad
DIA-02 janvier 2019: Le Premier ministre Abdelaziz Djerad qui a présenté la liste de son gouvernement ce jeudi soir au Président Abdelamdjid Tebboune, ne s’est pas aventuré à désigner de nouveaux ministres dans des postes de ce qui est connu comme des ministères de souveraineté. Il a ainsi reconduit ceux qui étaient en poste en raison de leur expérience et de l’importance des ces départements.
Pas de changements dans les ministères régaliens
Il s’agit de Sabri Boukadoum qui est maintenu au poste de ministre des Affaires étrangères, Kamel Beldjoud, au ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Belkacem Zeghmati, au ministère de la Justice, Garde des sceaux, Mohamed Arkab au ministère de l’Energie et le rappel de Abderahmane Raouya au ministère des Finances.
En revanche, le Premier ministre semble avoir plus de marge de manœuvre quand il s’agit des autres ministères où il a désigné de nouvelles têtes et rappelé d’autres qui avaient fait leur preuves auparavant.
Des ministres de l’ère Bouteflika reconduits aux ministères de souveraineté
On retrouve dans ce gouvernement des ministres «rescapés» de l’ère Bouteflika, à savoir Boukadoum, Beldjoud, Raouya, Arkab, Tayeb Zitouni (ministre des Moudjahidine), Youcef Belmehdi (ministre des Affaires religieuses et des Wakfs), Chérif Omari (ministre de l’Agriculture et du Développement rural), Hacène Mermouri (ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du travail familial), Sid Ahmed Ferroukhi (ministre de la Pêche et des productions halieutiques), Bachir Messaitfa (ministre délégué chargé des statistiques et de la prospective) et Farouk Chiali (ministre des Travaux publics et des Transports).
Il faut relever que ces ministres étaient plutôt indésirables au temps de Bouteflika, à l’image de Farouk Chiali qui avait osé critiquer et émettre des réserves sur le secteur des Travaux publics. Il avait succédé à Amar Ghoul, l’artisan du scandale de l’autoroute Est-Ouest. Chiali a été immédiatement relevé de ses fonctions.
Suppression du poste de vice-ministre de la Défense
Le gouvernement Djerad n’a pas prévu de poste de vice-ministre de la Défense qu’occupait le défunt Gaid Salah. Son successeur, le commandant des Forces terrestres est chef d’état-major, Said Changriha a été nommé au poste de chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP) par intérim.
Des figures du Hirak au sein gouvernement
Des ministres que l’on peut qualifier de figures en relation ou en contact avec le Hirak ont été nommés dans le gouvernement de Djerad. On peut notamment citer la députée du Front EL Moustakbal, Bessma Azouar au poste de ministre des Relations avec le Parlement. Elle avait mené la vie dure à Ouyahia à l’APN quand ce dernier avait présenté le bilan de son gouvernement. Elle avait signifié à Ouyahia que «le peuple algérien n’était pas heureux» au moment où il soutenait le contraire.
Amar Belhimeur qui a été marginalisé au temps de Bouteflika, est désormais ministre de la Communication alors que l’économiste Kamel Rezig est ministre du Commerce et Kamel Nasri, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
Le nouveau gouvernement comprend 39 membres, dont 7 ministres délégués et 4 secrétaires d’Etar. Il est également composé de 5 femmes ministres. Le ministre le plus jeune est le ministre délégué chargé des Start-up, Yacine Walid (26 ans).
Le nouveau gouvernement se réunira dimanche à l’occasion du premier Conseil des ministres que présidera le Président Tebboune.