Enterrement de Mohamed Tamalt: Les journalistes Algériens s'expriment   - DIA
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Enterrement de Mohamed Tamalt: Les journalistes Algériens s’expriment  

 

DIA-12 décembre 2016: Des centaines de personnes ont assisté ce lundi à Alger à l’enterrement du journaliste Mohamed Tamalt mort alors qu’il purgeait une peine de prison pour offense au président de la République. De nombreux journalistes et confrères ainsi que des politiques à l’image du député controversé Tahar Missoum étaient présent à l’enterrement.  La mort en détention du journaliste Mohamed Tamalt, une première en Algérie, a suscité de nombreuses protestations des organisations de défense des droits de l’Homme.

La disparition du journaliste algérien a fait le tour des différentes rédactions Mondiales qui ont fait l’écho de la tragédie. Aussi, différents  journalistes Algériens connu de la scène médiatique, se sont exprimés sur sa mort, chacun allant de sa propre analyse.  

En effet, le bloggeur de 42 ans avait entamé une grève de la faim depuis le jour de son arrestation. Il avait été condamné le 11 juillet à deux ans de prison ferme et le jugement avait été confirmé en appel le 9 août. Le journaliste, hospitalisé depuis fin août, est mort des suites d’ « une infection pulmonaire », selon les explications de l’administration pénitentiaire dans un communiqué.

Face à cette tragédie,  le journaliste Adlène Meddi a rédigé un long statut sur sa page Facebook, où il dénonce « les autorités politiques, sécuritaires et judiciaires » qui ne peuvent selon lui « se cacher derrière cette feuille de vigne qu’est le communiqué de la Direction des prisons et de la rééducation pour nier l’essentiel : un homme est mort suite à une grève de la faim lors de son incarcération pour délit d’opinion. ». Il considère que « ces autorités sont directement responsables de cette tragique disparition ». Et il n’épargne pas « la lâcheté » de certains Médias qu’il accuse de « criminels » car ils ont parlé « d’un non-journaliste, d’un  fou ». Pour M.Meddi, l’Etat Algérien souverain et stable est « fragilisé par une vidéo ou un poème satirique ».

De son coté, le journaliste d’El-Watan, Fayçal Métaoui exige des réponses « en urgence »  à cette mort subite. Il considère que la mort de son confrère « fait découvrir enfin les visages des « démocrates » de la 25ème heure, des faux défenseurs des libertés, des charlatans qui meublent cet espace bleu ».

Pour sa part, Mustapha Kessaci, l’ancien journaliste star de la chaine El-Djazairia, semble très affecté par le décès de M.TAMALT, et cela, au vu du commentaire posté sur sa page. Il  y désigne le Président de la république comme étant le premier responsable de cette mort. En évoquant l’ensemble des institutions de l’Etat, il déclare « vous n’avez ni croyance ni humanité » et appelle ceux qui sont de son avis à «  déchirer leurs cartes d’identité et se séparer de la nationalité Algérienne ».  

Arezki Ait Larbi s’interroge sur « la mort suspecte d’un prisonnier ». Pour lui, laisser mourir un détenu en grève de la faim relève de «  la non assistance à personne en danger ». A cet effet, il s’interroge « est-ce le retour vers les années de plomb ? ». Il plaide ainsi pour l’ouverture d’une « enquête indépendante et impartiale » pour établir la vérité.

Farid Abdeladim, tout en exprimant ses condoléances à la famille du défunt, évoque «  le terrible sort que le pouvoir Algérien a réservé au journaliste ».

Enfin, le journaliste Kamel Amarni, s’exprimant au nom du syndicat national des journalistes dénonce «  le zèle excessif » du gouvernement quand il s’agit de la personne du chef de l’Etat. Pour lui, la totale responsabilité morale dans cette affaire incombe au «  pouvoir » pour non assistance à personne en danger.

Lamine Réda

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