Dépardieu accusé de viol, le parquet demande à un juge d’instruction de reprendre le dossier
DIA-01 août 2020: Le parquet de Paris a demandé à un juge d’instruction d’enquêter sur les accusations de viol visant Gérard Depardieu, qui les conteste, après avoir initialement classé sans suite la procédure, a appris samedi l’AFP auprès du ministère public. Pour relancer les investigations, la plaignante, une comédienne d’une vingtaine d’années, avait déposé une plainte avec constitution de partie civile après ce classement sans suite au printemps 2019.
Les plaintes avec constitution de partie civile permettent quasi-automatiquement d’obtenir l’ouverture d’une information judiciaire et la désignation d’un magistrat instructeur. Vendredi, le parquet de Paris a pris des réquisitions aux fins d’information du chef de viol, a-t-il précisé. Il appartient désormais à ce juge d’instruction de décider s’il lance ou non des investigations, ce qu’il fait dans la quasi-totalité des cas.
Contacté par l’AFP, Hervé Temime, l’avocat de Gérard Depardieu, n’a pas souhaité réagir. En juin 2019, le ministère public avait conclu son enquête préliminaire au bout de neuf mois en expliquant que «les nombreuses investigations réalisées» n’avaient «pas permis de caractériser les infractions dénoncées dans tous leurs éléments constitutifs».
Une première plainte avait été déposée fin août 2018 à la gendarmerie de Lambesc (Bouches-du-Rhône) par cette jeune actrice. Selon cette dernière, les faits qu’elle dénonce se seraient déroulés au domicile parisien de la star, un hôtel particulier du VIe arrondissement, les 7 et 13 août 2018. Le parquet d’Aix-en-Provence avait immédiatement ouvert une enquête préliminaire avant de s’en dessaisir au profit du parquet de Paris, qui avait confié les investigations au 3e district de la police judiciaire (DPJ).
L’acteur de 71 ans, monstre sacré du cinéma, avait été entendu en audition libre par la police. Il est l’une des personnalités françaises à avoir été visées par une plainte pour viol ou agression sexuelle depuis la chute du producteur américain Harvey Weinstein en 2017.
La vague #MeToo a ensuite déferlé au-delà de l’univers du cinéma, touchant notamment les mondes de la politique et du sport.
AFP