Le dernier remaniement renforce Houda Faraoun dans ses missions
DIA-26 mai 2017: Il y a quelques semaines, personne ne donnait cher de sa peau. La ministre des ministre de la Poste, des Télécommunication, des Technologies, et du Numérique Houda Faraoun, qui était présentée comme une ministre en sursis, s’en est sortie avec honneur dans le dernier remaniement, puisque non seulement elle a réussi à se maintenir en poste mais surtout à récupérer un ministère concurrent, celui du numérique qui était dirigé par Mouatassam Boudiaf, qui a été remercié. Entre les deux ministres, une lutte féroce et interne était installée pour tenter de gagner le pouvoir au sein du département des TIC.
Un autre ministre était même annoncé pour remplacer Faraoun, l’ancien ministre de la Communication Hamid Grine, qui avait un œil sur son département. L’ancien PR de Djezzy et spécialiste des Ptic ne cachait pas ses ambitions de diriger un jour son secteur. Certaines mauvaises langues affirmaient même que Grine avait monté des campagnes médiatiques pour faire dégommer la délicate ministre des Ptic du gouvernement. Chose qui n’était pas évidente. Un journal qui avait osé attaquer la ministre a été sanctionné et interdit de publicité publique.
Houda Faraoun, qui était saluée dès son arrivée dans le secteur, a été ensuite sévèrement critiquée pour ses décisions dans le secteur. Le limogeage de Damma et Mahmel, respectivement patrons de Mobilis et d’Algérie Télécom, était comptabilisé comme des erreurs de casting de la jeune ministre des Ptic, mais très vite la ministre a appris à redresser la barre et remettre de l’ordre dans son secteur. Dans l’exécutif, le Premier Ministre Sellal l’avait dans le collimateur et ne ratait pas une occasion pour le lui faire comprendre. Le départ de Sellal était déjà reçu comme un soulagement par Faraoun, qui voulait plus de temps pour réorganiser son département avec notamment l’adoption de sa loi sur les télécoms. Consciente que la politique n’est pas une garantie pour être maintenue dans l’exécutif, elle renoncera à se porter candidate aux dernières élections législatives. Certains ministres FLN avaient tout fait pour barrer la route des législatives à la jeune ministre, allant même jusqu’à faire sortir une rumeur sur un risque de mécontentement des militants de Sidi Belabbes, en cas de candidature de Faraoun dans sa ville natale. En tout cas, la ministre ne s’est pas présenté aux Législatives et s’est contenté de réorganiser son département en créant un holding télécom regroupant ses principales entreprises : ATM, AT et ATS.
Par ailleurs, la ministre revoit ses copies et installe deux dirigeants jeunes et visionnaires à la tête de ses entreprises les plus viables du secteur des TIC: Ahmed Choudar à Mobilis et Adel Kheman à Algérie Télécom en prévision de leur expansion et leur développement.
Avec le renouvellement de la confiance du président par son maintien à son poste et le renforcement dans sa mission, Houda Faraoun sort vainqueur dans sa lutte interne dans l’exécutif et gagne le respect du Premier ministre Abdelamdjid Tebboune, pour plusieurs mois encore.
Salim AGGAR