Dialogue de sourds entre le ministre de l’Energie et le P-dg de Sonatrach
DIA-28 janvier 2021: Les dernières sorties médiatiques du ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar et du Président-directeur général de Sonatrach Toufik Hakkar, confirment que le courant ne passe pas entre les deux hommes. Hier, lundi, le ministre de l’Energie avait fait des déclarations à travers lesquelles il a épinglé le P-dg de Sonatrach.
Le ministre a indiqué que les recettes pétrolières de l’Algérie ont atteint 22 milliards de dollars en 2020, dont 2 milliards de dollars générés par les produits pétroliers. Il a précisé que 96% des recettes de l’Etat en devises provenaient du pétrole et du gaz, expliquant que celles-ci avaient diminué de 11 milliards de dollars (-30%) par rapport à 2019 avec un prix du baril à 42 dollars.
Aussi, le ministre a fait état de huit (8) projets proposés à la réalisation pour une enveloppe d’environ 8 milliards de dollars.
Selon le ministre, ces projets « ont été proposés il y a 10 ans, mais n’ont pas été concrétisés », d’où la détermination du secteur à changer de stratégie.
M. Attar a, par ailleurs, indiqué que l’Algérie n’importera plus de gasoil après l’entrée en production attendue du nouveau projet réalisé par Sonatrach à Hassi Messaoud.
70% des véhicules du parc automobile national roulent au gasoil, un chiffre record par rapport au reste du monde, et la nouvelle raffinerie n’est pas en mesure de répondre à tous les besoins nationaux, d’où la nécessité de réaliser de nouveaux projets.
Le secteur modifiera progressivement le type de carburant utilisé sur le marché, avec la production de quantités d’essence sans plomb 91 octanes aux côtés des trois autres types de carburant disponibles dans les stations.
Auparavant, le ministre avait recadré le P-dg de Sonelgaz, lequel avait décidé de couper l’électricité aux mauvais payeurs et ce, sans aucune exception. Le ministre a dû intervenir pour annuler la décision de Sonelgaz, considérant que cette mesure touchera les zones d’ombre et les citoyens démunis, lesquels ne doivent pas être privés du gaz et de l’électricité en cette période de froid.
De son côté, Hakkar a indiqué que l’année 2021 verra une croissance de la production et des ventes de la Société nationale des hydrocarbures Sonatrach. « En matière d’activités opérationnelles, 2021 verra une croissance de la production et des ventes », a prédit Hakkar dans l’éditorial du dernier numéro de la News-letter éditée par le groupe pétro-gazier.
Il a , dans ce cadre , assuré qu’à moyen terme Sonatrach , »continuera à satisfaire les besoins croissants du marché national, qui atteindront 70 millions TEP à partir de 2024, tout en maintenant un niveau d’export au dessus de 90 millions TEP annuellement, grâce à la mise en production de nouveaux gisements dans les régions Sud-Ouest et Sud-Est ».
Il a, dans ce sillage, rappelé que le programme d’investissement de Sonatrach pour les cinq prochaines années, s’élèvera à 40 milliards de Dollars, dont 51% en dinars.
Ce programme « traduit la mise en œuvre de notre politique de promotion du contenu local, avec la volonté tangible de s’inscrire dans une démarche intégrative des entreprises nationales quant à la réalisation de nos projets », affirme M. Hakkar.
Evoquant le bilan de SONATRACH pour l’année 2020, il a expliqué l’écart enregistré dans le chiffre d’affaires des exercices 2019 et 2020 par des « facteurs exogènes », à savoir la baisse des prix des hydrocarbures et l’imposition de la production aux quotas de l’Opep dont l’Algérie est un membre très actif.
« Sonatrach a clôturé l’exercice précédent avec un résultat positif, fruit des efforts consentis par l’ensemble de nos collectifs et par l’Entreprise à travers, notamment, la réduction des dépenses d’exploitation et d’investissement », a-t-il relevé.
Mohamed Nassim