Durcissement de délivrance de visas aux Algériens : Belani déplore une décision « disproportionnée »
DIA-29 septembre 2021: La décision de la France de durcir les conditions de délivrance de visas aux ressortissants algériens est « disproportionnée » et « malencontreuse », a déploré mardi Amar Belani, envoyé spécial chargé de la cause du Sahara Occidental et des pays du Maghreb Arabe.
« Nous prenons acte de cette décision disproportionnée et nous la déplorons », a déclaré M. Belani à l’APS.
Il s’agit d’un chantage de la part de la France qui a exigé des pays du Maghreb de délivrer des laissez-passer aux immigrés refoulés de France. Or, l’Algérie a toujours refusé toutes formes de chantage. Mieux encore, elle refuse de délivrer le moindre document à des individus refoulés qui usurpent leur identité en déclarant qu’ils sont Algériens.
« Dans la forme, elle est malencontreuse car elle intervient à la veille du déplacement d’une délégation algérienne à Paris dans le but de faire le point sur tous les cas en suspens et de déterminer le mode opératoire le plus satisfaisant en vue de renforcer la coopération dans le domaine de la gestion de l’immigration irrégulière », explique l’envoyé spécial.
Et » sur le fond, la dimension humaine est au cœur des spécificités de la relation algéro-française et du partenariat d’exception qui lie les deux pays », précise -t-il ajoutant que » la gestion des flux humains postule une coopération franche et ouverte et elle suppose une gestion commune dans un esprit de partenariat et non pas de fait accompli qui relève de considérations unilatérales propres à la partie française ».
Le gouvernement français a décidé de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc évoquant le « refus » de ces trois pays de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France.
» C’est une décision drastique, c’est une décision inédite », a reconnu mardi le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal.
Il faut relever que l’attitude de la France vient en droite ligne des positions des partis et personnalités de la droite et de l’extrême-droite qui font de la question de l’immigration ou de la chasse aux immigrés un véritable sujet de campagne électorale en prévisions des élections présidentielles du mois d’avril prochain.
Mohamed Nassim