Election présidentielle : les garanties de l’institution militaire et l’adhésion de la classe politique
DIA-05 septembre 2019: L’organisation d’une élection présidentielle dans les plus brefs délais semble être une course contre la montre pour l’Algérie. Depuis la démission de l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril 2019, l’Algérie est sans président. En parallèle, les marches populaires se poursuivent depuis le 22 février dernier, entraînant le pays dans une phase d’instabilité dont les conséquences seront calamiteuses sur le plan économique notamment.
Depuis le début du Hirak, l’Algérie est entrée de fait dans une période de transition ou plutôt dans une situation de crise politique. Cela a plongé les institutions du pays dans l’instabilité, ce qui fait fuir les investisseurs et autres hommes d’affaires et industriels créateurs de richesses.
Il est vrai que l’actuel Pouvoir mène une lutte sans merci contre la corruption et d’anciens hauts responsables croupissent en prison. Toutefois, ces actions ne peuvent être consolidées et appuyées que par l’élection d’un nouveau président.
Ce dernier tirera sa force des urnes, sachant que l’actuel gouvernement ne jouit pas d’une crédibilité totale dans la mesure où il a été désigné par l’ancien Président, Abdelaziz Bouteflika. L’actuel chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah qui assure l’intérim n’a pas les prérogatives de désigner un gouvernement car la Constitution ne le lui permet pas.
De ce fait, il devient impératif d’organiser une élection présidentielle dans les plus brefs délais, comme recommandé par le Général de Corps d’Armée Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire.
En ce sens, il affirmé « la situation ne peut tolérer plus de retard, elle exige au contraire la tenue de ces élections décisives pour le présent et le futur du pays, dans les délais que j’ai évoqués lors de ma précédente intervention, qui sont des délais raisonnables et acceptables qui reflètent une revendication populaire insistante, à même d’instaurer l’Etat d’équité et de droit ».
Pour rappel, Gaïd Salah avait suggéré qu’il serait « opportun de convoquer le corps électoral le 15 septembre en cours » et que « les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi ».
Il a, par ailleurs, réaffirmé l’accompagnement de l’ANP « aux hommes de la justice, qui remplissent leurs nobles missions avec loyauté et veillent à recouvrer l’omnipotence de l’Etat, en traitant les différents dossiers de corruption, et en rassurant le peuple algérien qu’il appartient à un pays d’équité et de droit ».
Le Général de Corps d’Armée a déclaré, en outre, que « l’acharnement sur l’institution militaire fait partie d' »un plan abject », dont l’objectif est de « bloquer et neutraliser » le rôle de l’Armée.
« L’acharnement sur l’institution militaire fait partie d’un plan abject, dont l’objectif est de bloquer et neutraliser le rôle de l’armée, qui a donné un exemple à tous, en termes de dévouement, de loyauté et de protection de la patrie, et a prouvé, sur le terrain, sa capacité à consacrer le lien solide entre le peuple et son armée ».
Il a ajouté que le Commandement de l’Armée était « le premier à répondre aux revendications populaires avant toute autre partie, ce qui a menacé les intérêts de la bande et de ses acolytes et a mis en échec leurs plans visant à redéfinir le paysage national général selon leurs envies et celles de leurs maîtres ».
« Nous leur disons laissez l’Algérie à ses fidèles enfants, car ils en sont dignes et capables de la construire et de la protéger », a-t-il soutenu, exprimant sa conviction que « notre valeureux peuple qui aspire à vivre dans la paix et la quiétude et dans la sécurité et la stabilité, mérite de vivre dignement dans son pays », affirmant que « ce peuple, que l’on cite en exemple dans l’amour de la patrie et la loyauté, a soutenu et approuvé les efforts de l’institution militaire ».
Aussi, l’écrasante majorité des partis politiques soutiennent l’idée d’aller vers une élection présidentielle dans les plus brefs délais. La classe politique dans sa majorité adhère à cette option qui est la plus indiquée afin que la crise politique ne s’accentue et s’aggrave avec la rentrée sociale. En termes plus clairs, les intérêts suprêmes du pays doivent être mis au-dessus de toutes les considérations.
Amir Hani