Emprunt obligataire: Le FCE réussi à obtenir des engagements pour 1,5 milliard de dollars
DIA- 29 juin 2016: C’est une première dans un pays d’Afrique. Les grandes entreprises mettent la main dans la poche pour participer à sauver leur pays de la crise. C’était important pour le signaler, puisque des engagements de souscriptions pour un montant global de 152 milliards de dinars (environ 1,5 milliard de dollars) à l’Emprunt obligataire national ont été collectés à l’issue de la soirée de mobilisation autour de cette opération organisée mardi soir par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) à l’hotel Aurassi.
Ce montant a été annoncé par le président de Jil FCE, Toufik Lourari, à la fin de cette soirée tenue en présence, notamment, du ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, du secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Said, et du président de l’Association des banques et établissement financiers (ABEF), Boualem Djebbar.
De son côté, le président du FCE, Ali Haddad, a confirmé ce chiffre dans une déclaration à la presse à l’issue de la soirée terminée tard et qui a vu la présence de près de 400 participants dont des présidents d’organisations patronales, des représentants de sociétés publiques et privées ainsi que des responsables des banques, compagnies d’assurances et autres établissements financiers de la place.
M. Haddad a précisé qu’il n’était pas encore possible de définir l’origine et le montant de chaque engagement de souscription, ajoutant qu’il faudrait pour cela un travail de 48 heures.
Pour ce qui est des promesses de souscription provenant des adhérents du FCE, il a fait savoir que le montant de 10 milliards de DA initialement visé par cette organisation patronale « a été largement dépassé ». « Nous allons dévoiler l’origine et le montant de chaque engagement », a-t-il promis, affirmant que le groupe BTPH qu’il dirige a, lui seul, fait un engagement de quatre (4) milliards de dinars.
Pour sa part, le ministre des Finances s’est félicité devant les journalistes du résultat de la rencontre, saluant, au passage, la contribution des chefs d’entreprises algériennes publiques et privées pour la réussite de cette action de mobilisation nationale.
Interrogé par la presse sur le montant global collecté depuis le lancement en avril dernier de l’Emprunt national pour la croissance, M. Baba Ammi a répondu que ce montant sera prochainement annoncé. « Ce n’est pas pour le moment. Nous allons l’annoncer bientôt et vous serez surpris par le montant », a dit le ministre aux journalistes.
Djezzy l’entreprise issu du partenariat public-privé qui a été la plus généreuse
Dans ce sens, plusieurs entreprises nationales publiques et privées de divers secteurs ont soumis des promesses de souscription d’au moins 1 milliard de dinars, c’est le cas notamment de Cosider, Mobilis et Alliance Assurance. Mais c’est Djezzy qui a été la plus généreuse en faisant un engagement de deux milliards de DA.
En effet, des engagements de souscription sous forme de formulaires ont été mis à la disposition des participants avant le début de la soirée pour les remplir et les remettre aux organisateurs qui ont comptabilisé le montant global de ces promesses.
Intervenant à l’ouverture de l’évènement, M. Haddad a rappelé que le FCE avait déjà proposé en juillet 2015 de lancer un emprunt obligataire national pour assurer un financement alternatif au Trésor à l’économie nationale dans un contexte de chute drastique des prix mondiaux du pétrole.
De son côté, le SG de la centrale syndicale a réitéré son appel au monde des travailleurs pour contribuer à la réussite de cette opération qui constitue, selon lui, un alternatif réel à l’endettement extérieur.
Le président de l’ABEF a, quant à lui, réaffirmé l’engagement de la communauté bancaire algérienne pour accompagner cet emprunt et contribuer à sa réussite à travers les actions d’information et de sensibilisation de la clientèle.
Dans son intervention, le président de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), Lakhdar Rakhroukh, a souligné l’implication des entreprises publiques économiques dans cette action, ajoutant que cette implication s’est traduite par « un niveau de souscription appréciable » de la part de ces sociétés mais aussi de leurs travailleurs.
A rappeler que plus de 251 milliards de DA ont été souscrits depuis le lancement en avril dernier de l’Emprunt national pour la croissance économique, avait indiqué samedi à l’APS une source financière.
La plupart de ces souscriptions ont été enregistrées au niveau des agences bancaires et des compagnies d’assurances contre 1% seulement pour les Trésoriers de wilaya, précisait cette source.
L’Emprunt national pour la croissance économique (ENCE) a été lancé le 17 avril dernier pour une durée de souscription de six mois (avril-octobre 2016).
Les obligations sont assorties de deux taux d’intérêt fixés en fonction du délai de remboursement : les obligations de trois (3) ans avec un taux d’intérêt de 5 % et celles de cinq (5) ans avec un taux d’intérêt de 5,75 %.
Les obligations étaient fixées au début de l’opération à 50.000 de dinars avant l’introduction en mai dernier de deux nouvelles formules de souscription, l’une d’une valeur de 10.000 DA destinée aux particuliers et l’autre d’une valeur de 1 million de dinars pour les grands déposants.
La souscription, ouverte aux particuliers, aux sociétés, aux établissements financiers et aux organismes publics (caisses de retraites et de sécurité sociale…), se fait au niveau des guichets des banques commerciales, bureaux de poste, compagnies d’assurance et du Trésor public.
Plus de 7.000 points ont été ouverts à travers le territoire national pour accueillir les souscripteurs. Deux types de souscription sont proposés: nominative ou anonyme (au porteur) et le paiement est effectué par chèque, cash ou par virement.
Concernant la transmission des titres, ces derniers sont librement négociables et peuvent être achetés et/ou cédés à des personnes physiques ou morales soit par voie de transaction directe ou par endossement par le biais d’intermédiaires légalement habilités.
Le remboursement par anticipation des titres souscrits est possible, mais seulement après écoulement de la moitié de la durée globale du titre et après avis du Directeur général du Trésor.
Synthèse Amir Hani