Les femmes algériennes qui ont imposé leur présence dans les médias
DIA-12 mars 2017: Il y a quelques jours le ministre de la Communication Hamid Grine, avait honoré certains femmes journalistes. Ce jour là nous avons réalisé des portraits des femmes journalistes et responsables de médias qui se sont illustrées sur la scène médiatique nationale et internationale, nous avons, mon équipe et moi, préféré décaler à aujourd’hui la publication des ses portraits afin de s’inscrire dans la continuité. Un dossier réalisé par Lamine Réda, Salim Aggar et Yasmine Yahia
Fatima Benhouhou, la pionnière de la télévision arabe
Elle a été la première journaliste algérienne à présenter un journal télévisée sur une grande chaîne Arabe sur MBC dans les années 90, avant même le lancement d’El Jazeera.
Diplômée de l´école de journalisme de Ben Aknoun, Fatima Benhouhou avait commencé sa carrière de journaliste à Alger plus précisément à l´ANAF (Agence des actualités filmées) aujourd´hui dissoute. Elle travaillait comme journaliste sous l´ère du DG Meufti et signera plusieurs reportages réalisés par Aïssaoui et Boutman.
Peu avant la dissolution de l´agence, Fatima Benhouhou s´envole pour Londres pour faire partie du premier groupe de journalistes arabes qui constitueront l´ossature de la chaîne saoudienne installée à Londres. Elle fera partie en 2002 de la rédaction de la première chaîne privée algérienne Khalifa TV. En 2003 elle crée une chaîne à partir du Caire Essaa Tv, où elle diffuse des programmes d’information et de talk-show. Elle demeure la pionnière de la présentation Tv dans les télévisions arabes.
Khadidja Benguenna, l’étoile du monde médiatique arabe
Première femme voilée à présenter un journal télévisé dans les années 90 sur Al Jazeera, Khadidja Bengenna, est devenue une icône de la télévision arabe.
Elle y présente les actualités politiques internationales et anime divers programmes politiques, sociaux et religieux, ce qui lui permet d’interviewer de nombreux acteurs du monde politique dont Dominique de Villepin, Mouammar Kadhafi ou Mahmoud Ahmadinejad, et d’autres personnes célèbres comme Ahmed Zewail ou Carla Bruni-Sarkozy.
En 2007, le magazine Forbes la classe comme l’une des dix femmes les plus influentes du monde arabe. En 2008, elle reçoit le prix des femmes des médias arabes.
Elle est parmi les femmes les plus influentes sur les réseaux sociaux. Ses déclarations sulfureuses et son franc-parler font de sa page facebook l’une des plus suivies, avec pratiquement dix millions d’abonnés.
Leila Bouzidi, la petite qui a toute d’une grande
Leïla Bouzidi, qui a commencé ses classes avec «Min Ouaqiana» sur l’ENTV en 2000 a touché à l´actualité à travers les maux de la société algérienne. Une expérience fructueuse puisque cette émission lui a ouvert les yeux sur les grands reportages. Mais c´est en entrant dans Khalifa News, la première télévision privée dans le Maghreb à l´époque, au début de 2003, que Leïla Bouzidi avait découvert les possibilités qu´avaient des journalistes algériens dans une télévision hors circuit Entv. Trois mois après son entrée à Khalifa News, Leïla Bouzidi fait connaissance avec les affres de la dissolution et la fermeture d´un media, l´obligeant à revenir tête baissée au 21 boulevard des Martyrs. Cette chute professionnelle lui a permis de prendre conscience de ses véritables capacités professionnelles. Elle est arrivée à décrocher une place dans la chaîne économique Cnbc, avant de rejoindre la chaîne marocaine Medi 1 Sat au début des années 2005, avant de revenir en Algérie et créer sa propre boite audiovisuelle. Elle se lance d’abord avec Echourouk Tv, puis KBC, avant de revenir à Echourouk Tv comme directrice de l’information. Leila Bouzidi enchaîne les productions à succès. Agée à peine de quarante ans, elle a déjà un long et prestigieux parcours, couronné de plusieurs prix et distinctions.
Soraya Bouamama, la fidèle
Soraya Bouamama a été présentatrice du JT de l’ENTV pendant 10 ans ; Soit de 1990 jusqu’à 2000. Durant la décennie noire, cette journaliste avait fait preuve de professionnalisme et de fidélité sans faille. Elle présentait chaque soir les bilans des crimes perpétrés par les terroristes, notamment la fois où elle avait donné l’information concernant l’assassinat de ses collègues, et cela sans sourciller ni verser de larmes. Bien que des chaines étrangères, notamment Arabes lui aient fait des propositions alléchantes, cette dernière n’a pas quitté le pays. De même que pour les offres des chaines TV privées Algériennes.
Samira Mouaki, reporter de guerre
La jeune journaliste algérienne a marqué définitivement son emprunte dans le paysage audiovisuel algérien, comme la première reporter de guerre. Après avoir commencé son parcours sur la chaîne Ennahar Tv en faisant des reportages sociaux, elle débarque sur la chaîne Echourouk News pour faire des reportages plus poussés. Elle osera faire la traversée de la méditerranée avec des harragas. Elle fera trois traversées, dont l’une a failli lui couter sa vie puisque l’embarcation de fortune dans lequel elle était avec plus d’une quinzaine de jeunes a chaviré. Après sa mésaventure. Elle décide d’aller plus loin dans son aventure risquée : Couvrir la guerre en Irak contre Daech.
Samira Mouaki, a été en février dernier la cible d’un sniper de Daech à l’Ouest de Talaafer, près de Mossoul (Irak). La journaliste aurait été touchée à la tête. La journaliste qui avait fait des reportages de guerre sa spécialité, faisait partie de l’équipe médiatique qui accompagnait le Front de Mobilisation Populaire (FMP) « Hachd Al-Chaabi ». La suite est connue son traumatisme va provoquer d’importants troubles psychologiques. Après quelques semaines d’hospitalisation, sérieusement prise en charge par les autorités irakiennes, elle est rapatriée à Alger.
Zahia Benarous, l’ascension en ligne de mire
Icone de l’ENTV, Zahia Benarous a un riche palmarès dans le domaine journalistique. Elle en a parcouru du chemin depuis le siège de l’ENTV. Elle est devenue célèbre quand elle présentait le JT de 20h lors des évènements du 5 octobre 1988. En 1997, elle fera partie des membres fondateurs du RND. Elle quitta la télévision pour la politique. Nommée Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la communication, chargée de la culture sous le gouvernement Ouyahia II, elle est actuellement sénatrice du tiers Présidentiel.
Amina Nadir, la star de l’ENTV
Depuis trois ans, elle est le nouveau visage du traditionnel JT de l’Entv. Ravissante, posée, et élégante, Amina Nadir fait partie des journalistes prometteurs de la télévision publique. Amina Nadir débute à la télévision algérienne en 2004. Elle voulait travailler dans la production, mais c’est à l’information qu’elle atterrit. Devant le manque de présentateurs pour les JT, la direction de l’information décida de lui faire passer alors un test qu’elle passa avec brio ; un test d’ailleurs très convoité par les journalistes de l’Entv. Avec son collègue Khaled Khalfaoui, ils ont remplacé le duo jusque-là indétrônable : Farida Belakcem et Karim Boussalem. Depuis, elle est devenue la star de la télévision publique algérienne.
Hadda Hazem: La rebelle
Elle a été classée parmi les 50 femmes les plus puissantes d’Afrique par le magazine panafricain « Jeune Afrique », ayant pu, non seulement survivre aux agressions de ce milieu très masculin des medias mais, aussi et surtout, se démarquer. Il suffit de lire « Al-Fadjr », quotidien arabophone pour trouver la preuve que sa directrice de publication est une journaliste de défis et ce à travers ses positions très claires qui n’arrangent pas tout le monde, envers ce qui se passe sur la scène politique et les politiques. Ses répliques impressionnent étant nées d’un long parcours de journaliste tout-terrain. Elle a tout essayé, du manque de publicité qui peut conduire un média à la fermeture, à la prison qui peut décourager le plus tenace des hommes…elle persiste et signe: je demeure inébranlable.
Hassina Sahraoui, madame coopération franco-algérienne
Hassina Sahraoui avait lancé avec le journaliste Hafid Nour au début des années 2000, la revue Salama, le premier magazine rapprochant les relations économiques, politiques et culturelles entre la France et l’Algérie. Depuis et après plusieurs arrêts, la jeune chef d’entreprise qui se présente plus comme une PR qu’une éditrice. Son franc-parler, son sens aigu de la communication a fait d’elle la directrice de revue la plus respectée sur la place d’Alger mais aussi dans la région parisienne. Cette élue d’une circonscription française a choisi de s’investir dans la coopération algéro-française et elle réussit à gagner le respect des responsables français et algériens.
Nadia Sebkhi, madame littérature
Dans un pays où la littérature et la lecture sont en perdition, des résistantes et des résistants se battent pour permettre à la culture de survivre et de s’épanouir. Parmi ces femmes du combat pour les lumières, Nadia Sebkhi, poétesse et romancière. Elle lance en 2008, l’IvrEscQ une revue spécialisée dans la littérature algérienne et universelle, la seule sur le marché algérien.
Son magazine est ouvert à tous les écrivains sans aucune exclusion. « La littérature n’a pas de frontières», explique la romancière. Cette passionnée de littérature organise aussi des rencontres sur la littérature, la philosophie et même sur l’édition. Elle est la seule à se battre dans ce secteur culturel.