Fin demain de la campagne électorale : quel impact sur les électeurs après la résurgence des partis islamistes ?
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DIA-07 juin 2021: C’est demain mardi que prendra fin la campagne électorale pour les législatives anticipées du 12 juin prochain. C’est l’heure des bilans chez les partis, mais aussi chez les simples citoyens qui sont des électeurs potentiels.
Quels enseignements auront tiré les citoyens de cette campagne pour les élections législatives, voulue différents des précédentes campagnes, marquées par les scandales de l’argent salle.
Il faut reconnaitre de prime abord qu’à l’exception des candidats dits « indépendants », ce sont les mêmes partis politiques, au temps de l’ancien pouvoir, qui ont animé cette campagne électorale. Le RND, le FLN, TAJ, le MSP ont tenté de se recycler et de se refaire une virginité pour coller aux changements que l’actuel Pouvoir veut opérer.
En ce sens, on peut avancer sans se tromper que les Algériens sont restés sur leur faim durant cette campagne électorale dans la mesure où il y a eu absence totale d’un débat d’idées. Au contraire, le discours développé par les différents candidats était d’un niveau intellectuel médiocre et n’a pas suscité un intérêt de la part des citoyens.
Les candidats ont excellé dans leurs discours loufoques voire saugrenus, ce qui a suscité l’indignation des citoyens. Un président de parti a comparé ses candidates à des « fraises sélectionnées » sans que ces mêmes candidates ne réagissent, au moment où un autre candidat a promis le paradis à tous les Algériens.
Cette campagne électorale a également vu une grande offensive des partis islamistes, les mêmes qui faisaient de l’animation au temps de l’ancien Pouvoir, à l’exemple d’El Islah de Filali Ghouini qui avait soutenu le 5e mandat de Bouteflika, avant de se recycler. Il en est de même pour le MSP qui fait campagne pour les législatives, alors qu’il était le chantre de la période de transition. Le Front de la justice et du développement de Abdellah Djaballah, le Mouvement El Bina al Watani de Abdelkader Bengrina, Ennahda et d’autres partis de tendance islamiste non déclarée sont également entrés dans cette campagne dans l’espoir de faire partie du personnel politique de la future Assemblée populaire nationale, dont la configuration semble se dessiner.
Une Assemblée où les partis démocrates et ceux qui sont proches de la gauche seront les grands absents puisqu’ils ont carrément boycotté les législatives, sachant que la politique de la chaise vide a toujours été préjudiciable pour ses initiateurs.
Avec l’émergence des islamistes et l’éviction des démocrates, il y a le risque de voir le courant islamo-baâthiste ressurgir, sachant que ce courant a été banni dans sa terre natale, en Irak et en Syrie. Sa résurgence en Algérie risque fort bien de consacrer en Algérie la fameuse expression « d’avancer en arrière ».
Amir Hani