Gaid Salah rejette les préalables du Panel, Lalmas démissionne, Karim Younes et les autres restent
DIA-30 JUILLET 2019: Les événements se sont précipités ce mardi après le discours du général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), qui a refusé de donner une suite favorables aux doléances ou préalables du Panel des personnalités chargées de mener le dialogue national inclusif pour aboutir à l’organisation de l’élection présidentielle.
En ce sens, Gaïd Salah, a exprimé son souhait de voir le dialogue national se dérouler « loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu’aux diktats ».
« Nous valorisons, au sein de l’ANP, les étapes franchies sur la voie du dialogue national, notamment après l’audience accordée par le chef de l’Etat à un groupe de personnalités nationales, qui se chargera de la conduite de ce dialogue, s’engageant à mettre à disposition les moyens nécessaires pour l’accompagner dans cette noble démarche et réunir les conditions idoines pour la tenue des présidentielles dans les plus brefs délais », a-t-il dit.
Pour le chef d’Etat-major de l’ANP, « il n’est plus question de perdre davantage de temps, car les élections constituent le point essentiel autour duquel doit s’axer le dialogue, un dialogue que nous saluons et espérons qu’il sera couronné de succès et de réussite, loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu’aux diktats », a-t-il souligné.
A cet égard, il fait savoir que « de telles méthodes et thèses sont catégoriquement rejetées, car l’Algérie a besoin aujourd’hui de ceux qui se sacrifient pour elle et qui élèvent l’intérêt suprême de la patrie au-dessus de toute considération, de ceux qui font preuve d’intégrité, de sagesse, de sérénité et de clairvoyance, ceux qui haussent le niveau du débat et s’élèvent au-dessus des questions secondaires et s’écartent de la surenchère, car il s’agit de l’avenir du peuple et du destin de la nation ».
Par la même occasion, le chef d’Etat-major de l’ANP a évoqué « certaines idées empoisonnées que véhicule la bande et qu’adoptent certains porte-voix qui orbitent autour d’elle, notamment l’appel à l’élargissement des détenus, qualifiés à tort comme des prisonniers d’opinion, l’atténuation des mesures sécuritaires entreprises au niveau des entrées de la capitale et des grandes villes et les tentatives de porter atteinte à la crédibilité et à la performance des institutions de l’Etat, à travers des rumeurs qui visent à tromper l’opinion publique et à compromettre les efforts des responsables intègres et dévoués ».
« Aussi, je rappelle encore une fois que seule la justice est souveraine de la décision, conformément à la loi, concernant ces individus qui se sont pris aux symboles et aux institutions de l’Etat et ont porté outrage à l’emblème national », a-t-il dit.
Il a précisé, à ce propos, qu' »il n’est permis à quiconque d’interférer dans son travail (justice) et ses prérogatives ou tenter d’influer sur ses décisions », ajoutant qu' »au sein de l’ANP, nous l’encourageons et nous l’appelons à poursuivre sa démarche patriotique dévouée avec la même détermination et la même résolution, loin des contraintes et pressions qui donnent à la bande et à ses relais, une occasion pour échapper à la sanction et revenir pour semer l’anarchie et impacter sur le cours des évènements ».
« Concernant l’appel suspect et illogique portant sur l’atténuation des mesures sécuritaires entreprises au niveau des entrées de la capitale et des grandes villes, je tiens à indiquer que ces mesures préventives prises par les services de sécurité pour la sécurisation des marches, sont des mesures prises pour l’intérêt du peuple et non le contraire », a indiqué le général de corps d’Armée.
Il a ajouté qu' »aussi, nous mettons en garde ces porte-voix qui ne cessent d’appeler à s’éloigner de la Constitution, pour tomber dans l’écueil du vide constitutionnel qui constitue une porte directe s’ouvrant sur l’anarchie et l’inconnu. Nous affirmons par ailleurs que la voie du salut est celle du dialogue intègre, basé sur de bonnes intentions dévouées, qui permettront à notre pays de transcender les difficultés, frayer sa voie vers le progrès et la prospérité et poser les jalons de son avenir prometteur ».
Le discours de Gaid Salah a contraint Smail Lalmas à démissionner du Panel des personnalités chargées de mener un dialogue national inclusif. En revanche, Karim Younes et les autres membres du Panel ont décidé de poursuivre leur mission.
Pendant ce temps, le président de l’Association des oulémas musulmans algériens, Abderrezak Guessoum, a décidé de rejoindre le Panel.
Amir Hani