DIA-23 décembre 2019: L’Histoire retiendra que le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’ANP, est décédé après avoir accompli sa mission de permettre à l’Algérie d’élire son président de la République.

Il a fini par être emporté par la forte pression qu’il subissait depuis dix mois, soit depuis le début du Hirak, le 22 février dernier. C’est sous ses ordres que le Hirak a été sécurisé et protégé des toutes les tentatives de déstabilisation.

Gaid Salah avait eu le courage et l’audace de tenir tête à l’indétrônable Président Abdelaziz Bouteflika en ordonnant au Conseil constitutionnel de constater l’incapacité de l’ancien Président de diriger le pays. Se basant sur la Constitution, il a empêché le 5e mandat en appliquant la Constitution, mettant ainsi fin à 20 ans de règne de Bouteflika tout en accompagnant les Algériens dans les marches pacifiques qui étaient opposées à un 5e mandat.

Dans ses discours, il avait à chaque fois souligné qu’il veillait à la sécurisation du hirak, déjouant plusieurs tentatives d’attentat. Il avait également affiché son opposition à une période de transition, insistant sur l’organisation d’une élection présidentielle pour éviter l’instabilité au pays.

Il s’était également attaqué à ceux qui complotaient contre l’Algérie et les Algériens, notamment Said Bouteflika qui voulait instaurer l’état de siège et faire capoter le Hirak. Dans le même sillage, il s’est attaqué à la corruption, s’engagent à accompagner la justice et la soutenir dans les procès intenté contre d’anciens hauts responsables au sein de l’Etat.

Gaid Salah est également connu pour son franc-parler, son nationalisme ainsi que sa persévérance et sa ténacité. Gaid Salah passait aussi ses vacances en Algérie et ne se soignait pas en France.

Né le 13 janvier 1940 dans la wilaya de Batna. Jeune militant du mouvement nationaliste, il rejoint à l’âge de 17 ans, le maquis où il gravit les échelons de la hiérarchie pour être désigné Commandant de Compagnie, respectivement aux 21e, 29e, et 39e bataillons de l’Armée de Libération Nationale, selon sa biographie publiée sur le site internet du ministère de la Défense nationale.

A l’indépendance, après un cycle de formation en Algérie, pendant deux (02) ans et en ex-URSS, pendant deux (02) ans également, de 1969 à 1971, il a été diplômé notamment à l’Académie de Vystrel (Moscou).    

Le défunt a participé, en 1968, à la campagne du Moyen Orient en Egypte. Il a eu à assumer au sein du corps de bataille terrestre les fonctions suivantes : Commandant de groupe d’Artillerie, Commandant de Brigade, Commandant du Secteur Opérationnel Centre / Bordj Lotfi 3ème R.M, Commandant de l’Ecole de Formation des Officiers de Réserve/Blida/1ere R.M, Commandant du Secteur Opérationnel Sud de Tindouf en 3ème R.M, Commandant Adjoint de la 5ème Région Militaire, Commandant de la 3ème Région Militaire et Commandant de la 2ème Région Militaire.

Gaïd Salah a été promu au grade de Général-Major le 5 juillet 1993 et Commandant des Forces Terrestres en 1994. Le 3 août 2004, il a été désigné Chef d’Etat-Major de l’ANP avant d’être promu au grade de Général de Corps d’Armée le 5 juillet 2006.

Depuis le 11 Septembre 2013, le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaid Salah est vice-ministre de la Défense Nationale, Chef d’Etat-Major de l’ANP. Il a été décoré de la médaille de l’ALN, la médaille de l’ANP 3ème chevron, médaille de participation de l’ANP aux guerres du Moyen-Orient 1967 et 1973, la médaille de Bravoure, la médaille du mérite militaire et la médaille d’honneur.

Jeudi dernier, le regretté a été décoré de la médaille de l’Ordre du mérite national de rang « SADR », par le nouveau président de la République Abdelmadjid Tebboune, en signe de reconnaissance à ses efforts et à son rôle durant cette période sensible ayant permis de respecter la Constitution et préserver la sécurité des citoyens, du pays et des institutions de la République.

C’est le meilleur hommage qui pouvait être rendu à Gaid Salah avec notamment une acollade appuyée du Président Abdelmadjid Tebboune.

Amir Hani