Halfaia ternit l’ESS, le club des Kermali, Aribi et Salhi !
DIA-08 Juin 2020: Ce qui arrive à l’ES Sétif est malheureux et irresponsable en même temps ! Par la faute d’inconscients et irresponsables dirigeants, le club qui a enfanté de grands noms, dont les regrettés Abdelhamid Kermali, Mokhtar Aribi ou encore les frères Salhi pour ne citer que ceux-là.
Les actuels dirigeants auront terni l’image d’un club mythique et emblématique qui ne mérite pas ce sort. Le directeur général de l’ES Sétif, Fahd Halfaia, qui est en détention provisoire suite à une affaire d’enregistrement sonore en rapport avec l’arrangement des résultats des matches de championnat de football, risque de provoquer la rétrogradation de l’équipe sétifienne en division inférieure.
Le procureur de la République a confirmé ce lundi que l’enregistrement sonore est authentique et réel, alors que Halfaia avait menti en faisant croire qu’il s’agissait d’un enregistrement « préfabriqué ».
Halfaia qui a été enregistré par le manager des joueurs, Nassim Saadaoui, risque dix ans de prison, alors que l’ESS risque carrément la rétrogradation.
L’article 80 du Code disciplinaire de la Fédération algérienne de football (FAF) stipule que la corruption ou tentative de corruption est sanctionnée par une « interdiction à vie d’exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football pour le contrevenant ».
Il est aussi stipulé : « Suspension de l’équipe pour la saison en cours et rétrogradation du club en division inférieure, en plus de 200.000 DA d’amende pour la personne fautive et 1.000.000 DA d’amende pour le club. En outre, la structure concernée peut engager des poursuites judiciaires à l’encontre de l’auteur de cette infraction ».
La responsabilité de ce qui arrive à l’ESS n’engage pas uniquement Halfaia, mais tous les dirigeants de l’ESS.
Pour rappel, l’ancien joueur et président de l’ESS, Abdelhakim Serrar, avait dénoncé la désignation de Halfaia au poste de DG du club, soulignant qu’il s’agit « d’un repris de justice ».
En effet, les actuels membres du Conseil d’administration de l’ESS, à leur tête le président Arab, avaient désigné Halfaia DG du club pour « représenter l’ESS auprès des instances du football nationales » et ce, afin de contourner l’interdiction à Halfaia d’être un élu à l’ESS et ce, en raison de son casier judiciaire qui n’est pas vierge.
En d’autres termes, les actuels dirigeants de l’ESS sont les premiers responsables des sanctions auxquelles l’Entente est exposée !
Une affaire qui en cache d’autres
Par ailleurs, cette affaire est loin d’être isolée puisqu’elle entrainera dans son sillage d’autres dirigeants de clubs mais aussi de la FAF et de la LFP. Halfaia et Saadaoui qui n’ont pas agi en solo, entraineront certainement dans leur sillage d’autres noms.
En fait, le mal est profond et remonte à plusieurs années, à l’image de la tentative de corruption de deux joueurs du CA Batna en 2012 par la JS Saoura. Deux joueurs du CAB auraient été approchés à Aïn M’lila par un manager répondant au nom de Nouri Benaïssa qui s’était présenté en qualité d’émissaire de la JSS.
Le président du CAB, Farid Nezzar, avait soutenu que cette personne a été mandatée pour arranger le match (0-0) comptant pour la 8e journée. Il avait notamment affirmé à la presse qu’il détenait « les preuves d’une tentative d’arrangement du match CAB-JSS ». Le président du CAB a été suspendu par les instances du football au temps de Raouraoua et Kerbadj !
A la fin de la saison 2018-2019, une autre affaire avait impliqué le président de la JS Kabylie, Chérif Mellal, et le manager général du CS Constantine de l’époque, Tarek Arama.
Le président kabyle avait accusé Arama de vouloir exiger la somme de 2,5 milliards de centimes pour battre l’USM Alger et offrir le titre à la JSK, chose que le dirigeant constantinois a niée en bloc.
La JSK comptait sur une défaite ou un match nul de l’USMA à Constantine pour remporter le titre, revenu finalement aux Algérois, vainqueurs 3-1.
Quelques jours plus tard, Mellal avait diffusé un enregistrement téléphonique avec Arama dans lequel ce dernier a accusé l’USMA de tentative de corruption, tout en incitant Mellal à verser aux joueurs constantinois une « prime exceptionnelle » pour les motiver à battre le club algérois.
Les deux dirigeants ont écopé de deux ans de suspension ferme de toute fonction officielle et/ou activité en relation avec le football avec proposition de radiation à vie de toute compétition ou activité sportive, mais sans pour autant que l’affaire ne soit portée par la justice par la FAF de Ztchi et la LFP de Medouar.
Après le monde des affaires et de la politique, c’est la famille sportive et du football qui est visée par la lutte contre la corruption.
Cela intervient au moment où un accord-cadre visant à lutter contre la corruption en milieu sportif dans le cadre de la moralisation du sport algérien, a été signé ce lundi entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et le l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC).
Le MJS, Sid-Ali Khaldi a déclaré à ce propos : « Je me suis engagé à moraliser le sport » dans le cadre du plan d’action du gouvernement, sous la direction du président de la République, précisant qye que cet accord « est le premier du genre en tant qu’initiative tangible et inédite qui s’inscrit en droite ligne avec le processus global de moralisation du sport et qui ne se limitera pas aux appels d’éveil de la conscience, mais nécessite, plutôt, une volonté politique ferme et un système juridique solide ».
Nassim Fateh