La Kabylie, de la grève du cartable au boycott du vote : à qui profite la situation ? - DIA
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La Kabylie, de la grève du cartable au boycott du vote : à qui profite la situation ?

DIA-12 Décembre 2019: La région de la Kabylie s’est distinguée par une grève générale déclenchée du 8 au 12 décembre en signe de boycott de l’élection présidentielle du 12 décembre. Les wilayas concernées sont celles de Tizi Ouzou, Bejaia, une partie de Bouira, Sétif et Bordj Bou Arréridj. Les magasins observent une grève chaque jour et n’ouvrent qu’à partir de 17h.

Il faut relever que la grève a été suivie à 100% par les commerçants, alors que les établissements et les sociétés relevant du secteur public n’ont pas observé de grève. Des commerçants ont été contraints de baisser rideau de peur des représailles des parties ayant appelé à cette grève. A titre d’exemple, à Draa Ben Khedda (Tizi Ouzou), un commerçant ayant refusé de fermer son local, a tenté de tenir tête aux manifestants qui lui ont demandé de fermer. Devant son obstination, les manifestants ont saccagé son magasin.

En Kabylie, plusieurs citoyens se sont interrogés sur l’origine et les parties ayant appelé à la grève. Il s’agit d’appels à travers les réseaux sociaux, relayés par des partis politiques et ceux qui se disent comme étant des personnalités nationales et politiques.

Des appels qu’il faut certes assumer et respecter. Toutefois, il est interdit en démocratie d’empêcher par n’importe quel moyen le déroulement d’une élection et encore moins d’empêcher les électeurs d’aller voter ! C’est ce qui se passe en Kabylie où des extrémistes ont brûlé des urnes et scellé les accès aux sièges des APC en construisant des murs en briques !

Le boycott des élections en Kabylie nous rappelle étrangement la grève du cartable déclenchée dans les trois paliers (primaire, moyen et secondaire) durant l’année scolaire 1994-1995. Une grève qui a fait perdre une année de scolarité et de la vie des élèves de l’époque. Aujourd’hui, ces élèves qui sont devenus des adultes, jurent qu’ils ne pardonneront jamais à ceux qui leur ont ôté une année de leur scolarité et leur vie.

Ceux qui avaient déclenché la grève du cartable avaient scolarisé leurs enfants hors d’Algérie à l’étranger ou dans les autres wilayas limitrophes (Alger et Boumerdes notamment), lesquelles n’étaient pas touchées par cette grève.

Ceux qui avaient déclenché la grève du cartable et appellent au boycott des élections à partir de l’étranger, se sont sucrés du Pouvoir. Un de ces meneurs de la grève du cartable avait bénéficié, grâce à ses accointances avec le Pouvoir de l’époque, d’une somptueuse villa à EL Biar et d’autres privilèges. Ceux qui avaient appelé à la grève du cartable puis au boycott des élections siègent actuellement à l’APN en tant que députés et bénéficient de tous les avantages du Pouvoir qu’ils qualifient de tous les noms d’oiseaux.

Par honnêteté intellectuelle, ils auraient pu démissionner de l’APN et boycotter les avantages que leur offre le Pouvoir en tant que députés. Il est donc légitime de s’interroger à qui profite le boycott des élections, tout en ayant en mémoire les victimes de la grève du cartable dans les années 1990 !

On est tenté de dire que cette situation profite aux séparatistes en Kabylie, dont le mouvement est financé par des parties étrangères nourrissant une haine à l’encontre de l’Algérie. Ces séparatistes, financés à partir de l’étranger, manipulent les grèves et toutes formes de contestations en récupérant les meneurs les plus actifs de ces mouvements…

Amir Hani

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