DIA-21 juillet 2017: L’Algérie a demandé à l’Union européenne de s’impliquer davantage dans la gestion du flux des migrants subsahariens qui envahissent les villes et villages du pays. Ce sujet a été largement évoqué lors de l’entretien du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, avec le Commissaire à la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement, Johannes Hahn, en visite de travail en Algérie.
Bedoui a ainsi mis l’accent sur l’aspect sécuritaire dans les relations entre l’Algérie et l’UE de même que l’échange d’informations et la circulation des personnes. Le ministre a signifié au Commissaire européen que l’aspect sécuritaire concerne aussi bien l’Algérie que l’UE, d’où la nécessité de conjuguer les efforts des deux parties.
Le ministre qui a évoqué l’instabilité dans les pays du voisinage, a notamment pointé du doigt la Libye dont la situation se dégrade de plus en plus. Un état de fait qui influe négativement sur la sécurité de l’Algérie et de l’UE.
Idem pour l’émigration clandestine, la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité qui sont des menaces permanentes contre la sécurité dans la région, y compris celle de l’Algérie et de l’UE.
En ce sens, la nécessité d’impliquer l’UE est devenue une évidence dans la mesure où ce que subit le continent est la conséquence directe des interventions militaires des pays européens en Afrique. C’est le cas de la Libye qui a été déstabilisée par l’intervention militaire de l’OTAN au nom de «l’instauration de la démocratie dans ce pays». L’OTAN avait fourni des armes aux Libyens pour destituer Mouamer EL Keddafi en 2011. Les conséquences de cette intervention militaire menacent aujourd’hui l’intégrité territoriale de la Libye et favorisent la prolifération des groupes terroristes.
Il en est de même pour le Mali, le Niger et la République centrafricaine où l’intervention militaire française a provoqué le déplacement des populations. Ces populations affluent vers le Nord pour gagner l’Europe, avec un passage obligé par l’Algérie.
Devant le refus des pays européens d’accueillir les déplacés subsahariens, ces derniers se sont stabilisés en Algérie qui est devenu un pays d’accueil, alors qu’il était u pays de transit.
C’est pour ces raisons que l’Algérie, par la voix de Bedoui, a demandé à l’UE de s’impliquer en investissant dans le développement humain dans les zones frontalières. Cette politique a été déjà menée par l’Algérie au Nord du Mali et du Niger afin d’empêcher les populations de se déplacer ou d’être récupérées par des groupes terroristes. L’UE est appelée à travailler dans ce sens et aider l’Algérie à reconduire les subsahariens dans leurs pays d’origine tout en initiant des projets de développement dans les zones frontalières notamment, pour empêcher ces populations de se déplacer et de remonter vers le nord !
Amir Hani