
L’Algérie nouvelle promise par le Président Tebboune : amender la Constitution et dissoudre le parlement
DIA-06 janvier 2020: La priorité des priorités du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, consiste en l’amendement de la Constitution et la dissolution du parlement, selon la teneur du communiqué ayant sanctionné la première réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, hier dimanche.
Pour marquer la rupture avec l’ancien Pouvoir, M. Tebboune s’assigne deux objectifs majeurs dans l’immédiat, à savoir amender en premier lieu le texte fondamental du pays et dissoudre le parlement. La Constitution de 2016 donne les pleins pouvoirs au président de la République. Or, le Président Tebboune s’est engagé à restreindre les attributions du président de la République, lequel doit désormais rendre des comptes devant les élus du peuple.
L’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s’était accordé tous les pouvoirs dans la Constitution amendée en 2016 et s’était placé au-dessus de la Loi et du parlement, lequel est composé des représentants élus du peuple. En ce sens, avec la révision de la Constitution, le futur président de la République aura des garde-fous et n’agira pas en solo.
Le Président Tebboune entend aussi amender la loi électorale, de manière à permettre d’organiser des élections propres et honnêtes à l’avenir. Il s’agit de supprimer la politique des quotas adoptée par l’ancien Pouvoir, ce qui avait permis à des partis pro-pouvoir d’accaparer la majorité au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN) et de faire passer toutes les lois, aussi impopulaires soient-elles.
La révision de la loi électorale supprimera aussi la fameuse disposition qui exige la présence de 30% des élues féminines au sein des Assemblées élues, sachant que cette disposition avait contraint les partis politiques à présenter des candidates sans se soucier de leur niveau d’instruction et de leurs bagages, se contentant uniquement d’avoir des candidates.
La suppression de cette disposition et l’exigence d’organiser des élections législatives et communales libres et honnêtes mettront fin aux anciennes pratiques et permettront d’avoir au sein des Assemblés de véritables élus du peuple.
A l’évidence cela passe «également par la séparation de l’argent sale du monde de la politique, le chef de l’Etat ayant insisté à ce propos sur la moralisation de la vie politique en Algérie. Il s’agit pour le Président Tebboune de marquer la rupture avec les anciennes pratiques, lesquelles avaient favorisé l’apparition d’une race de parlementaires et de dirigeants ayant dilapidé les deniers publics et privé les Algériens des richesses du pays.
A cet effet, le message de Tebboune était clair quand il avait refusé d’inviter les parlementaires à la cérémonie d’investiture. Une manière de ne pas reconnaitre l’actuelle APN, laquelle sera dissoute dans les plus brefs délais.
Amir Hani